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Lou Lamoriello a permis à Brian Gionta de devenir un bon capitaine à Montréal

PUBLICATION
Charles-Antoine Nicol
12 mai 2020  (10h54)
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On se souviendra du virage de masse qu'avait amorcé Bob Gainey lors de l'été 2009, alors qu'il occupait le poste de DG à Montréal.

Le tout avait alors commencé avec la fameuse transaction ayant amené Scott Gomez de New York (Rangers) en retour de, notamment, l'un des deux premiers choix de l'équipe en 2007, un certain Ryan McDonagh. Par la suite, le marché des joueurs autonomes s'est levé, Koivu, Kovalev, Tanguay, Lang, Higgins ont tous quitté le navire et Gainey a rempli ce dernier en amenant les Cammaleri, Gill, Mara, Moen, Metropolit et Spacek. Plus tard dans la saison, Latendresse avait également pris le chemin du Minnesota en retour d'un autre Québécois sélectionné un rang avant Carey Price au repêchage de 2005, soit l'ailier Benoit Pouliot. Bref, le visage du CH avait changé du tout au tout.

Du lot, l'attaquant Brian Gionta s'était également joint à la Sainte-Flanelle lors de cette période massive de transition. Le natif de Rochester dans l'état de New York a été marquant lors de son passage à Montréal, de 2009 à 2014, lui qui brillait par sa fougue et son leadership, et ce dernier lui avait d'ailleurs valu la succession de Saku Koivu à titre de capitaine de l'équipe une saison après son arrivée en terres montréalaises.

De ce fait, si Gionta a été un excellent capitaine pour le Tricolore lors de cette période, semblerait-il que ce serait en grande partie grâce à son directeur général du temps où il portait l'uniforme des Devils du New Jersey, soit le très populaire Lou Lamoriello :

C'est du moins ce que l'ailier de 5 pieds, 7 pouces et 180 livres a affirmé ce lundi dans une entrevue téléphonique au réseau Sportsnet. En effet, Gionta, qui fut un choix de troisième tour des Devils en 1998, est d'avis qu'il n'aurait jamais pu s'acquitter du rôle de capitaine dans un marché comme Montréal si ce n'avait pas été de l'approche du vieux Lou durant ses huit années au New Jersey :

« Je lève mon chapeau à Lou, a dit Gionta. Je ferais n'importe quoi pour lui. Il m'a donné ma chance. Sa façon de diriger l'équipe m'a permis d'avoir la maturité nécessaire en arrivant à Montréal. Il savait comment gérer les médias et éviter les distractions. Je lui en dois beaucoup. »

« [Jouer à Montréal], ce n'est pas facile, mais c'est amusant. C'est un bon marché où vivre et jouer. J'ai été chanceux d'y aller après sept ans d'expérience chez les professionnels, des années au cours desquelles j'ai appris de Lou. »

Si Gionta a connu du succès lors de son passage au New Jersey ainsi qu'à Montréal, ce fut une toute autre chose lorsqu'il a dû quitter cette dernière pour se joindre aux Sabres de Buffalo, à l'été 2014. En effet, les Sabres, qui n'avaient pas participé aux séries depuis trois campagnes à ce moment, voulaient compter sur la venue de Gionta pour amener un homme d'expérience, un meneur, auprès des jeunes dans le but de les ramener vers le succès. Or, l'ancien de Boston College n'a pas eu l'effet escompté et il a reparlé de son expérience dans sa région natale durant son entretien de lundi :

« Mon temps à Buffalo a évidemment été frustrant, a avoué l'Américain. Je venais du New Jersey et de Montréal où, à part une saison avec le Canadien, nous étions une équipe participant aux séries chaque saison. J'étais habitué à ces succès et aux équipes qui faisaient les choses d'une certaine façon. »

« À Buffalo, j'espérais pouvoir arriver, changer cela et faire partie d'un revirement. Mais malheureusement, ce n'est pas arrivé. Le moment n'était pas le bon et ça n'a pas fonctionné comme je l'avais espéré. Mon retour dans la région de New York, d'où je viens, a été décevant. »

D'ailleurs, Gionta, qui est retraité depuis 2017-18 (saison passée avec les Bruins), n'est pas le seul à ne pas avoir apprécié son expérience à Buffalo. C'est qu'on se souviendra des propos de Ryan O'Reilly, qui avait affirmé que jouer pour les Sabres lui avait retiré son amour pour son sport. On connaît la suite, le joueur de centre a été échangé pour remporter la Coupe Stanley quelques mois plus tard à St-Louis. Ceci dit, l'ancien du CH avoue qu'il est difficile d'être en désaccord avec O'Reilly :

« O'Reilly a été critiqué pour ce qu'il a dit, mais il n'était pas loin de la réalité. C'est extrêmement exténuant d'aller à l'aréna tous les jours en essayant de trouver des moyens de changer les choses. Vous finissez par perdre votre passion. »

Néanmoins, Gionta est convaincu que les Sabres sont sur la bonne voie, surtout s'ils bâtissent autour d'un certain numéro 9 porté par Jack Eichel, qui possède un talent inconditionnel :

« Vous pouvez voir le talent qu'il possède. Vous ne pouvez le nier. Il faut que les Sabres continuent de bâtir autour de lui en l'entourant de bons joueurs pour qu'il atteigne le prochain niveau. On l'a vu cette année: il a mené cette équipe à la victoire à lui seul certains soirs. Il amène une dynamique complètement différente. »

Bref, Brian Gionta a émis des propos très intéressants lors de son entretien. Même si le tout a dévié vers les Sabres, on constate dans ses mots qu'il a apprécié son expérience à Montréal. De ce fait, on peut donc remercier Lou Lamoriello de la façon dont il a traité le petit Américain lors de son passage au New Jersey, sans quoi il aurait probablement été moins utile au Bleu-blanc-rouge.

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