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Jussi Ahokas, entraîneur-chef de la Finlande au CMHJ 2019, a une double raison de se réjouir

PUBLICATION

9 janvier 2019  (20h00)
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Lors du Championnat mondial de hockey junior 2017, la Finlande a perdu ses trois premières rencontres en ronde préliminaire.

Très mauvaise nouvelle pour l'équipe qui s'est ainsi retrouvée en ronde de relégation.

Une défaite, contre la Lettonie,  aurait signifié une rétrogradation en Division 1A ainsi qu'une exclusion du CMHJ 2018, et peut-être davantage.

En effet, il lui aurait alors fallu terminer en tête de cette ligue pour remonter en Division Élite, ce qui était loin d'être assuré; la Lettonie n'a pas réussi à le faire depuis son exclusion.

La situation était donc critique, et surtout étonnante, puisque la Finlande était la championne en titre.

C'est alors que les dirigeants de l'équipe finlandaise ont pris une décision « culottée » qui a créé une véritable commotion; ils ont congédié l'entraîneur-chef Jukka Rautakorpi et ses trois adjoints en plein milieu du tournoi.

Jussi Ahokas, à Montréal à titre d'analyste pour le réseau finlandais, a alors été appelé en relève à pied levé.

À 36 ans, c'était cependant une simple entrée en poste plus tôt que prévue puisque Ahokas devait remplacer Rautakorpi comme responsable du programme des moins de 20 ans à l'aube de la saison 2017-2018.

Toutefois, même si c'était un remplacement prévu, les circonstances n'en faisaient pas pour autant une entrée en poste idéale et surtout de tout repos; la pression sur ses épaules étant effectivement énorme.

Un bon Samaritain au Centre Bell avait même dû lui prêter des patins pour qu'il puisse venir en aide à l'équipe en déroute. Heureusement, Ahokas n'était pas une verte recrue. Au contraire.

L'année précédente, en tant que responsable du programme de hockey des moins de 18 ans et entraîneur-chef de l'équipe finlandaise au Championnat du monde des moins de 18 ans de 2016, il avait remporté la médaille d'or.

Il connaissait donc plusieurs joueurs de l'édition des moins de 20 ans; ceux-ci ayant joué sous ses ordres en 2016. Ce fait non négligeable a assurément aidé la Finlande à vaincre la Lettonie en 2 rencontres (2-1 et 4-1).

Fait cocasse concernant les décisions d'Ahokas: l'an dernier, quelques jours avant le début du Championnat mondial de hockey junior 2018, Ahokas a dû statuer sur le sort de Jesperi Kotkaniemi, sélectionné pour faire partie de l'équipe.

Les joueurs talentueux étaient alors nombreux et deux performances « ordinaires » lors d'un tournoi en novembre ainsi que son coup de patin l'avaient fait hésiter.

Finalement, même si la décision n'avait pas été facile, Kotkaniemi avait été retranché de l'alignement. On connaît la suite: Kotkaniemi a été époustouflant lors du Championnat du monde des moins de 18 ans, le Canadien l'a repêché au 3e rang.

Après avoir impressionné au camp d'entraînement, le jeune Finlandais n'est jamais retourné dans son pays natal. Quant à la Finlande, elle a terminé le tournoi au 6e rang.

Cette année, à 38 ans, le plus jeune entraîneur-chef, avec le plus jeune personnel d'instructeurs du CMHJ 2019 (moyenne d'âge de 38.25 ans) était déterminé à faire mieux que l'année précédente.

Malheureusement, cela ne semblait pas être en voie de se réaliser puisque, avec moins d'une minute à jouer, le Canada se dirigeait vers la victoire. C'est alors que le vent a tourné.

La Finlande a marqué un but chanceux à 0.46 secondes de la fin pour ensuite se sauver avec la victoire en prolongation. Jussi Ahokas avait donc une excellente raison de célébrer. C'est là qu'il a reçu une nouvelle qui l'a rendu encore plus heureux, si c'était possible.

En effet, environ une heure après avoir rencontré les médias, Ahokas a appris que son épouse venait de donner naissance à leur troisième enfant; un premier garçon pour le couple.

Mais pourquoi a-t-il décidé d'accompagner l'équipe en sachant qu'il risquait de rater un moment aussi important que la naissance de son 3e enfant? « This is such a job, that I couldn't be on paternity leave. »

(traduction: c'est un tel emploi que je ne pouvais pas prendre un congé de paternité), a-t-il déclaré lorsqu'on lui a posé la question.

Une défaite lui aurait peut-être provoqué un petit pincement au coeur, cependant.

C'est donc avec une médaille d'or autour du cou qu'il a regagné la Finlande quatre jours plus tard. Il a alors pu rencontrer et prendre, pour la première fois, son fils qui était à l'aéroport pour l'accueillir accompagné de sa maman et de ses deux grandes soeurs.

Une réunion émouvante pour toute la famille.

Et même si le couple n'a pas encore choisi le prénom du bébé, Ahokas sait très bien à quoi servira la coupe. « That's a pretty good bowl for the baby's (baptism) » a-t-il dit.

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