Dans cet article, il constate que 105 joueurs d'âge junior ont été transigés depuis le début des camps. Ce chiffre représente pas moins de 25% des joueurs de la LHJMQ. C'est énorme!
Leclerc rappelle que la LHJMQ existe depuis 50 ans et que depuis près d'un demi-siècle, on échange des jeunes de 16 à 20 ans comme s'ils étaient des professionnels et comme s'il n'y avait pas de conséquences à ces transactions.
Quand un joueur de cet âge est transigé, il doit donc changer d'équipe, changer de famille d'accueil, changer d'école, s'adapter à une nouvelle ville. C'est beaucoup de changements et d'adaptation pour des jeunes de cet âge.
Un agent de joueur sous le couvert de l'anonymat s'est confié à Leclerc. Il déplore que la ligue n'ait pas adapté ces pratiques depuis:
Ailleurs au Canada
Il y a également des critiques sur le sujet ailleurs au Canada. Le Chroniqueur au Toronto Star Damien Cox a signé un virulent papier intitulé Négociant joyeusement, les équipes juniors se soucient plus de leurs profits et de la course aux séries que de leurs joueurs.
Ce dernier déplore que plus de joueurs vedettes seront transigés dans le hockey junior que dans la LNH cette saison.
Et si la CHL interdisait les transactions?
Leclerc se questionne à savoir comment se sentirait la ligue si les transactions étaient interdites. Il croit que les jeunes profiteraient d'une plus grande stabilité et pourraient passer leur stage junior dans la même famille d'accueil et dans le même établissement scolaire.
Il faudrait par contre que les entraîneurs et les directeurs généraux changent leur façon de penser. Ils ne pourraient plus jeter la serviette sur un joueur au premier désagrément et devraient alors privilégier le recrutement et l'enseignement.
Il n'est pas normal que durant un stage de quatre ans dans le junior, un joueur ait presque 100% de chances d'être échangé par l'équipe qui l'a sélectionné au repêchage. Ça défie toute logique au niveau du développement du jeune homme.
L'exemple des États-Unis
Dans les collèges américains, les transactions n'existent tout simplement pas et le hockey ne se porte pas plus mal. Les établissements scolaires recrutent leurs joueurs qui resteront dans la formation tout au long de leur processus scolaire.
Nous avons vu dans les dernières années une grande augmentation du taux de joueurs repêchés provenant des collèges américains. Il est donc faux de dire que le règlement qui interdit les transactions est nuisible au développement.
Damien Cox pense même que les parents canadiens pourraient commencer à envisager envoyer leurs enfants dans les rangs collégiaux américains afin qu'ils puisse connaître une bonne stabilité durant leur développement.
Si cette tendance vient à survenir, la CHL devra commencer à repenser son fonctionnement avant qu'il ne soit trop tard. Ils pourraient commencer par interdire les transactions durant la saison et les autoriser seulement dans la saison morte.
Le joueur transigé pourrait alors commencer l'année dans sa nouvelle formation, dans sa nouvelle famille d'accueil, dans sa nouvelle école et dans sa nouvelle ville sans se soucier de tout recommencer deux mois plus tard.