Pour une deuxième année consécutive, le gouvernement a décidé de mettre un arrêt aux activités intérieurs, laissant les jeunes sans moyens de pratiquer leurs sports favoris.
Résigné par la situation, le nouveau directeur général de Hockey Québec, Jocelyn Thibault, a pris le temps de s'adresser aux jeunes hockeyeurs(ses) du Québec dans une lettre remplie d'émotions.
« Pour être honnête, je ne sais pas vraiment par où commencer. Jamais je n'aurais pensé que la COVID-19 t'enlèverait ton sport à nouveau. Ça me fait vraiment de quoi et j'avais le goût de te le partager.
Tu avais tellement hâte de rejouer au hockey cette année. Faire partie d'une gang, pratiquer, jouer des matchs à nouveau, participer à des tournois, avoir du fun quoi.
Je sais que tes parents avaient hâte aussi. Ils avaient hâte parce que quand tu as des enfants qui jouent au hockey, tu passes beaucoup de temps avec les autres parents et tu te lies d'amitié avec eux. Tu te fais un nouveau cercle d'amis(es) et tu passes du bon temps ensemble.
Souvent les budgets de voyage passent dans les tournois à l'extérieur (!), mais cela leur convient, car ils savent que tu « trippes » et le font pour toi. Ils avaient surtout hâte à cette saison parce qu'ils savent à quel point pratiquer ton sport préféré te rend heureux.
Ça fait presque 2 ans que ta vie n'est « pas normale » pour quelqu'un de ton âge et ça les inquiète. Ils savent que tu as hâte d'aller à ta pratique ou à ta « game ». Ils comprennent tout ce que ça représente pour toi d'enfiler ton équipement et de porter le chandail de ton équipe.
Les tournois arrivaient, après les Fêtes, et tu en rêvais, après presque 2 ans que tu n'en as pas fait.
Je ne me risquerai pas à tenter de t'expliquer tous les enjeux actuels de la pandémie. Ce que je sais c'est qu'il faut que tu prennes une autre pause de ton équipe pour un certain temps. Je sais que ça t'attriste et sans doute que ça te fâche. Tout autant que moi, je te le jure.
Je sais que tu faisais attention depuis le début de la saison pour respecter les règles sanitaires, afin d'éviter d'arrêter de jouer encore une fois. C'est la dernière chose dont tu voulais. Tu as l'impression d'avoir fait ta part, mais que ça n'a rien donné. Tu sais quoi; c'est correct d'être déçu et fâché. Tu as le droit. Ta résilience depuis le début est incroyable.
Je suis convaincu que tes parents sont vraiment fiers de toi. On dit que les joueurs(ses) de hockey sont de bons et bonnes joueuses d'équipe et tu l'as prouvé jusqu'à date. Une chose que m'aura apprise le hockey: on contrôle seulement ce qu'on peut contrôler. Peut-être as-tu déjà entendu ça, peut-être pas? N'empêche que tu l'apprends à la dure présentement.
Mais tu sais quoi? Ne lâche pas. Ne perds pas espoir. On va se croiser les doigts bien fort pour que tu puisses retrouver ton équipe le plus rapidement possible. Je sais que c'est ce que tu souhaites. En tout cas moi, je te le souhaite. Je nous le souhaite! Dans le hockey, on apprend plein de choses qu'on applique pendant toute notre vie.
On apprend à travailler en équipe, à se fixer des objectifs, à se dépasser et à vivre avec des échecs et des déceptions. Tu peux me dire que tu as vécu plus de déceptions depuis un certain temps; je te l'accorde. Reste que ce n'est pas le moment de lâcher. On arrive en fin de match et on va sortir gagnant, j'en suis certain.
D'ici-là, amuses-toi le plus que tu peux. Joue dehors, pratique tes lancers, pratique tes « moves ». Veilles sur tes coéquipiers ou tes coéquipières. Sois un(e) leader. Sois un joueur ou une joueuse de hockey.
Je te souhaite une bonne année 2022, tu la mérites amplement.
À très bientôt j'en suis certain,
Jocelyn,
Joueur de hockey, papa et directeur général de Hockey Québec. »