Interpellé par l'homme d'affaires Stephen Bronfman quant à la participation du gouvernement du Québec dans le financement d'un nouveau stade de baseball au bassin Peel, François Legault s'est dit ouvert au financement public de Québec dans le projet. Il a toutefois apporté un bémol important.
Il faudra que les retombées fiscales soient suffisamment intéressantes pour que le gouvernement du Québec puisse récupérer des sommes similaires à celles dépensées dans la construction du stade dans le futur.
Cette ouverture du premier ministre a de quoi surprendre, alors que le gouvernement devrait présenter son budget dans les prochains jours.
Sans l'ombre d'un doute, le prochain budget devrait afficher un déficit record en raison de la pandémie qui a paralysé bon nombre de secteurs d'activités au Québec. Dans ce sens, François Legault a présenté un portrait avantageux du projet et de l'arrivée d'une équipe du baseball majeur à Montréal.
Toutefois, il faut savoir qu'il existe des ententes bilatérales en matière de fiscalité entre les États-Unis et le Canada, sans parler des conventions fiscales internationales.
Le taux d'imposition n'est pas le même que celui des contribuables québécois dans nos entreprises sur le territoire du Québec. L'hypothèse d'une équipe partagée entre le Canada et les États-Unis pourrait amoindrir considérablement les retombées fiscales. Une situation que François Legault n'a pas abordé.
Il serait indécent de payer un stade neuf à Montréal, alors que plusieurs dossiers sont urgents au Québec. Il s'agit de penser aux conventions collectives des employés de la santé, la pénurie d'enseignants, la pénurie de places dans les garderies du Québec, etc...
Disons que la priorité du gouvernement du Québec devrait être les services publics et non financer un projet du secteur privé en espérant générer des revenus. Le jeu de la roulette russe avec l'argent des contribuables peut avoir un prix politique.
Le journaliste Alexandre Pratt qui abordait la question dans l'un de ses textes cette semaine a reçu nombreux courriels des lecteurs de La Presse. Il a révélé qu'une forte opposition régnait auprès la population.