Même s'il avait marqué face aux Flyers de Philadelphie lors des séries estivales, la pression de ce premier but en un an était lourde à porter pour le Québécois. Il l'avait mentionné en début de saison qu'il y pensait régulièrement.
Après le dernier passage à vide de l'équipe qui a mené au congédiement de Claude Julien, Phillip Danault ne jouait pas du mauvais hockey pourtant. Intense en échec-avant, excellent en défensive de zone et surtout, premier de l'équipe dans le cercle des mises en jeu, Phillip Danault était injustement critiqué plus souvent qu'à son tour.
Quand il a déjoué Thatcher Demko en milieu de troisième période pour donner une priorité de quatre buts à son équipe, c'est une tonne de poids qui a quitté ses épaules. Le sourire est revenu comme c'était le cas les années passées.
Il a de quoi être satisfait, puisque son équipe vient de signer une grosse victoire sur la route. Après deux parties de ce voyage de six matchs sur la route, l'équipe a déjà amassé trois points sur une possibilité de quatre. Somme toute, c'est loin d'être gênant.
De plus, le Tricolore a dévoré tout rond les pauvres Canucks qui n'ont jamais été dans le coup. Heureusement, Thatcher Demko a tenu le fort, sans quoi le match aurait pu finir par un écart considérable.
Lors du point de presse après la partie, on a vu l'ancien Phillip Danault, celui qui a du plaisir de parler des performances de l'équipe, celui qui n'a pas peur de plaisanter. C'est fou comment un simple but peut délivrer un joueur.
Il a même profité du point de presse pour lancer une petite flèche aux journalistes qui couvrent les performances de l'équipe soir après soir.
Questionné sur le fait qu'il était libéré d'un tel poids avec ce premier but, il a seulement répliqué qu'il croyait que les journalistes le seraient encore plus. Une petite référence quant à la pression médiatique qui règne à Montréal avec le Tricolore.
Bien sûr, les membres des médias ont éclaté de rire. Il n'y a donc pas d'incident diplomatique à rapporter. Néanmoins, Phillip Danault a quand même un sacré poids qui n'est plus sur ses épaules avec ce premier but.
Avec Jeff Skinner qui a marqué son premier but cette semaine, Phillip Danault demeurait l'un des joueurs les mieux payés du circuit qui n'avait pas encore touché la cible.
Ça devenait un poids psychologique que les partisans rappelaient sans cesse. Il faut dire que Danault gagne trois fois moins d'argent que Skinner. Ça donne une meilleure marge de manoeuvre pour le Québécois. À neuf millions de dollars, ça fait cher du but! À trois millions, on peut être plus patients.
La pression retombée, il ne serait guère surprenant que Phillip Danault en marque un autre dans les prochains matchs. C'est souvent comme cela dans le milieu du hockey professionnel. Certains joueurs fonctionnent par des séquences de parties où tout semble réussir.
On se souviendra de ce cher Max Pacioretty qui avait cette étiquette lorsqu'il portait l'uniforme bleu-blanc-rouge. Il pouvait être 8 à 10 parties sans marquer, puis il ajoutait 9 buts lors des 10 parties suivantes. Qu'est-ce qui pouvait bien expliquer cela? Aucune explication logique!
En 25 parties cette saison, Phillip Danault a inscrit 11 points, dont un seul but. Même si les partisans s'attendent à plus de sa part, son nouveau rôle au centre d'un trio composé de Tomas Tatar et Joel Armia a fait des flammèches en zone offensive aujourd'hui.
Lors de la présence du trio en zone offensive, les trois joueurs ont donné du momentum aux trois autres trios de l'équipe.