Hier soir une autre décennie s'est terminée et celle-ci a donné lieu à plusieurs événements chez le Canadien de Montréal.

La tâche de sélectionner les trois qui l'ont le plus marquée a été difficile, mais ce qui est le plus désappointant, pour Sportsnet, est le fait que, pour une deuxième décennie consécutive, l'équipe qui s'est méritée le plus de Coupe Stanley dans toute l'histoire de la LNH n'en a pas remporté une seule.

Les 24 Coupe Stanley du Tricolore ont, en effet, été récoltées entre 1919 et 1993. Il serait donc ridicule de suggérer que tout événement qui s'est produit ces dix dernières années peut se comparer à ceux vécus antérieurement lors de l'une ou l'autre de ces conquêtes.

En vérité, la dernière partie des années 2010 a souvent été l'objet de controverses ou carrément remplie de moments qui peuvent facilement être oubliés.

Voici les trois événements mémorables, selon Sportsnet, qui se sont tous produits dans la première moitié de la décennie :

3- Le 12 mai 2014

, après le Match #6 de la demi-finale de la Conférence de l'Est contre les Bruins de Boston, P.K. Subban avait affirmé que le Canadien allait remporter la prochaine rencontre.

Le Match #7 avait lieu au TD Garden et le gagnant obtenait alors le droit de participer à la finale de la Conférence de l'Est. Voici ce que le défenseur a alors déclaré :

C'était assurément culotté et même un peu dangereux de provoquer l'adversaire, le Tricolore ayant travaillé tellement fort pour combler un déficit de 3-2 dans la série. Les Bruins avaient, en effet, remporté le trophée des Présidents cette année-là.

Ces derniers avaient terminé la saison avec 17 points de plus au classement que le Tricolore. Boston était aussi l'équipe de la LNH qui avait présenté le meilleur dossier à domicile durant la saison régulière (31-7-3).

De plus, les Bruins avaient vaincu Montréal lors de deux des trois matchs disputés au TD Garden après s'être inclinés lors du premier match de la série en deuxième période de prolongation; un but marqué justement par Subban.

Mais la confiance que Subban avait en lui-même et en l'équipe était montée en flèche après que ce dernier ait obtenu cinq mentions d'aide lors du balayage de première ronde contre le Lightning de Tampa Bay et six points (3B, 3P) durant les six premières rencontres de la série contre les Bruins.

Et le défenseur n'a même pas tenté d'atténuer ses propos lorsque les journalistes ont déserté le vestiaire, il en a rajouté.

Dale Weise, Max Pacioretty et Daniel Brière ont compté les buts, mais il est juste de dire que le Bleu-Blanc-Rouge n'aurait pas remporté le Match #7 par la marque de 3-1 sans Subban qui a mené l'équipe avec un temps de glace de 26:17 minutes, quatre mises en échec et deux tirs bloqué.

Après la victoire, le flamboyant défenseur a même embrassé le chroniqueur Pierre McGuire. Sacré P.K.!

2- Le 2 avril 2010

, Jaroslav Halak a signé l'une des meilleures performances de l'histoire de la franchise et probablement même de la LNH en effectuant 53 arrêts lors du Match #6 des quarts de finale de la Conférence de l'Est. Le Canadien a alors égalé la série avec Washington 3-3. Comme il est impossible de sélectionner un moment unique durant la partie, c'est l'événement au complet qui a finalement fait le Top 3 pour l'ensemble de son oeuvre.

Halak, sélectionné en 9e ronde en 2003, n'avait disputé que 85 rencontres en saison régulière et seulement trois matchs en éliminatoires lorsque le Canadien lui a confié le mandat d'arrêter les récipiendaires du trophée des Présidents.

Les Capitals avaient alors terminé la saison avec 121 points alors que le Tricolore avait terminé au 16e rang de la ligue avec 88 points. Halak avait cependant réussi l'exploit de tenir le fort durant les matchs 1 à 5 pour permettre au Tricolore de disputer une sixième rencontre dans cette série. Il avait, jusque là, arrêté 122 des 135 tirs des joueurs de Washington, une équipe qui avait marqué 313 buts en saison régulière.

Voici la vidéo de sa performance :

Ce soir-là, Halak a arrêté huit tirs dangereux d'Alexander Ovechkin, s'est étiré dans toutes les directions pour arrêter les sept tirs d'Alexander Semin, a fait des arrêts miraculeux sur le fabricant de jeu Nicklas Backstrom, a repoussé un total de 12 lancers de la part de Brooks Laich et Mike Green en plus de réserver ses meilleurs arrêts de la soirée pour les 10 tirs de Joe Corvo.

Seul Eric Fehr a réussi à traverser son armure alors que le gardien a finalement cédé sur le 52e tir dirigé sur lui alors qu'il restait moins de cinq minutes à la rencontre. Sa magistrale performance a permis au Canadien de l'emporter 4-1 pour forcer un Match #7.

Halak a ensuite récidivé lors de ce match ultime en arrêtant 41 des 42 tirs dirigés sur lui. Le Canadien a alors éliminé les Capitals par la marque de 2-1, mais, malgré cette victoire, sa performance, ce soir-là, n'était pas aussi impressionnante que celle qu'il avait réalisée deux jours plus tôt au Centre Bell. Une performance qu'on ne reverra sans doute jamais de la part d'un cerbère.

1- Le 10 mai 2010

, : Mike Cammalleri a brisé le mur du son au Centre Bell lors du Match #6 de la demi-finale de la Conférence de l'Est contre les Penguins de Pittsburgh lorsqu'il a compté son deuxième but de la soirée. Il s'agissait de son 11e des séries et ce but a permis au Tricolore d'égaliser la marque à 2-2 contre les champions défendants de la Coupe Stanley, à la 11e minute de la deuxième période lors de ce match que le Tricolore devait absolument remporter.

Les cris des partisans au Centre Bell étaient si forts que la galerie de presse située au-dessus de la glace en tremblait, tellement que ceux qui y étaient assis auraient pu croire qu'elle pouvait tomber. C'était l'ovation la plus bruyante à retentir dans l'amphithéâtre depuis celle que Saku Koivu a reçue lorsqu'il est revenu au jeu en 2002 après avoir réussi à vaincre un lymphome non hodkidien.

L'ovation de Koivu était émotionnelle et viscérale, et aucune autre ovation ne pourra jamais l'égaler. Jamais. Mais celle de Cammalleri a retenti comme un tremblement de terre capable de perforer les tympans puisqu'un arrêt publicitaire, peu après, a permis de prolonger le moment magique.

Voyez la vidéo, même si aucune vidéo ne peut rendre justice à ce moment, et notez comment cela devient complètement fou à partir de la 1:42e minute.

Plusieurs n'ont pas vraiment été surpris lorsque le Canadien a pris les devants 3-2 deux minutes et trente secondes après le but de Cammalleri même si le filet a été compté par une source plutôt improbable en la personne du défenseur Jaroslav Spacek. Cammalleri avait alors décrit l'explosion de cris de la foule en ces termes :

Cette petite poussée s'est révélée être une énorme pelletée puisque le Bleu-Blanc-Rouge a finalement remporté la rencontre 4-3 avant d'éliminer les Penguins 5-2 deux jours plus tard. La semaine dernière, lors d'une conversation téléphonique, il s'est remémoré ce moment. Voici ce qu'il a déclaré :

Cammalleri a aussi confié avoir toujours aimé jouer à Montréal, car la foule y est très engagée et les joueurs les sentent. Ceux-ci se sentent, en effet, connectés aux partisans dans les gradins lorsqu'ils sont aussi passionnés et dans le moment.

Il avoue aussi se souvenir de ce moment magique comme si c'était hier confiant s'être dit, après avoir marqué, qu'ils pouvaient battre les Penguins.

Ce soir-là, c'est le feeling que Cammalleri avait et, en voyant la réaction des 21 273 partisans dans les gradins, ces derniers devaient assurément le ressentir eux-aussi.

C'était aussi probablement le moment le plus mémorable de la dernière décennie.

À votre avis, ces moments sont-ils les plus mémorables des dernières dix années? Si non, quels auraient été vos choix?

Crédit : Sportsnet
Top three Montreal Canadiens moments of the past decade