Matt Muray ou Tristan Jarry face aux Canadiens lors de la ronde qualificative?
La question qui se pose grandement ces temps-ci chez les Penguins de Pittsburgh est la suivante : qui de Matt Murray ou de Tristan Jarry défendra la cage des Pens face aux Canadiens de Montréal?
Nous sommes en droit de se poser cette question, puisque Matt Murray a connu une saison décevante et que Tristan Jarry prend de plus en plus de galon, s'imposant davantage comme un gardien numéro un.
Le directeur général des Penguins, Jim Rutherford, avait mentionné à cet effet, le mois passé, que Matt Murray serait l'homme de confiance pour les séries.
Or, il ne faut pas prendre pour acquises les paroles du DG, car l'instructeur en chef des Penguins, Mike Sullivan, ne confirme pas que Murray sera le partant. Il mentionne plutôt que l'équipe a confiance en ses deux gardiens :
« Je vous dirais que nous avons beaucoup confiance en Matt Murray et en Tristan Jarry. Je sais que ce n'est pas ce que vous voulez entendre, mais c'est la vérité. », a indiqué Sullivan en conférence au site The Athletic mardi.
« Ce que je dirais c'est que nous sommes confortable avec les deux gars [Murray et Jarry]. Ça a été le même message toute l'année. Le personnel aura des décisions à prendre concernant toutes les positions.
Et c'est vraiment une circonstance unique en ce moment. C'est la réalité de la business dans laquelle nous sommes tous. Mais je sais ceci : les deux sont capables et ils ont affiché de bonnes performances dans le passé », continue-t-il.
Même si Sullivan n'est pas certain de son choix concernant le gardien qui amorcera la ronde préliminaire, une chose est sûre, c'est que la confiance qu'il éprouve envers Murray est indéniable, et ce, même avec les difficultés que ce dernier a rencontrées dans les deux dernières saisons.
Sullivan souligne que les attentes envers Murray sont élevées et que le gardien de 26 ans a démontré par le passé sa capacité de jouer à son meilleur, et cela survient lorsqu'il bouge beaucoup ses pieds, une aptitude que l'entraîneur-chef juge exceptionnelle pour un athlète.
Murray a remporté la Coupe Stanley en 2016 en tant que recrue ainsi qu'en 2017, année où il y avait eu une controverse car il avait remplacé le vétéran Marc-André Fleury pour le reste des séries éliminatoires après le match numéro 3 des siens en finale de la Conférence de l'Est contre les Sénateurs d'Ottawa.
Il avait permis à son équipe de se rendre en finale de la Coupe Stanley face aux Predators de Nashville et il avait signé deux blanchissages consécutifs pour éliminer les Preds en six rencontres et ainsi soulever le prestigieux trophée.
Statistiquement parlant, il a plutôt été ordinaire depuis qu'il a gagné sa deuxième Coupe Stanley. Il n'a pas été mauvais, mais il n'a pas démontré le même niveau de jeu qu'il avait lors des séries éliminatoires.
En 2017-2018, son pourcentage d'efficacité était de .907, ce qui le plaçait au 42e rang parmi les gardiens de la ligue ayant joué au moins 20 parties. Les Penguins se sont aussi inclinés en deuxième ronde des séries éliminatoires contre les Capitals, mais le blâme majeur n'était pas à porter par Murray.
Son jeu a clairement régressé cette saison et ce, même si les Penguins jouaient mieux défensivement devant lui. Il a affiché son pire pourcentage d'efficacité en carrière avec un rendement de .899, bon seulement pour le 49e rang parmi les gardiens ayant disputé plus de 20 duels.
Il n'y avait que six gardiens cette saison, avec au moins 20 parties de jouées, qui avaient un moins bon pourcentage d'efficacité que Murray : Braden Holtby, Martin Jones, Pekka Rinne, Devan Dubnyk, Malcolm Subban et Jimmy Howard.
Or, Sullivan croit que Murray recommençait à être meilleur un peu avant que la LNH ne cesse ses activités le 12 mars :
« Je crois vraiment cela. Vous pouviez le voir jouer à un niveau plus constant dans la deuxième partie de la saison. Nous aimions la façon dont il se comportait. Il a clairement montré, auparavant, qu'il était un meilleur gardien dans la deuxième moitié de saison et lors des séries. Ses statistiques du passé le prouvent. Il est un bon gardien dans cette ligue. »
Même si les statistiques abondent dans le même sens que les paroles de l'entraîneur, il ne faut pas prendre pour acquis que Murray performerait dans le trois de cinq à venir car, premièrement, les séries éliminatoires auront lieu beaucoup plus tard que les séries présentées normalement, et deuxièmement, tout comme les autres joueurs, il n'a pas renoué avec l'action depuis quelques mois.
Personne ne sait si on verra Murray devant le filet et si c'est le cas, nous ne savons pas s'il performera.
Sullivan a toutefois eu des discussions cette saison avec Murray au sujet de sa constance plutôt faible. L'entraîneur-chef mentionne quand même que le choix de troisième tour des Pens en 2012 a travaillé sur ses faiblesses et que l'organisation a beaucoup d'attentes élevées envers lui.
Si le personnel opte pour envoyer Jarry dans la mêlée lors du trois de cinq, ce serait en grande partie car il a affiché de bien meilleures statistiques que Murray cette saison. Son pourcentage d'efficacité de .921 le classe au huitième rang des gardiens ayant joué au moins 20 matchs. Sa moyenne de buts alloués de 2,43 le plaçait aussi au neuvième échelon.
Sa capacité de jouer la rondelle est un avantage, particulièrement contre des équipes agressives en échec-avant qui font reculer les défensives ennemies, comme les Bruins et les Capitals font, notamment.
Or, l'argument qui ferait pencher la balance vers Murray est celui de l'expérience en séries éliminatoires. Jarry n'a disputé aucune partie dans de telles circonstances, alors que Murray en compte 48 derrière la cravate, incluant 28 gains.
Jarry a toutefois remporté la Coupe Memorial avec les Edmonton Oil Kings en 2014. Bien sûr, ce n'est pas la Coupe Stanley, mais ça reste un championnat précieux.
Bref, ce sera une grande décision à prendre pour le personnel des Penguins, mais ils peuvent tout de même répartir les parties entre leurs deux gardiens.
Sullivan affirme à cet égard qu'aujourd'hui, il est difficile de confier toutes les tâches à un gardien seulement, alors il est préférable de compter sur la profondeur.
Attendons de voir le verdict de la formation de Pittsburgh...
Crédit : The Athletic
