En effet, la première ronde est sur le point de se terminer, alors que déjà quatre formations sont qualifiées pour le tour suivant et que les autres confrontations en sont rendus au sixième match.
Or, on en entend beaucoup moins parler, mais il n'y pas que dans la LNH où l'on a droit à une compétition relevée.
C'est que conjointement avec la tenue de la grande danse du printemps dans le circuit Bettman, le Championnat du monde de hockey junior des moins de 18 ans est actuellement en cours en Suède et ce, jusqu'au 28 avril.
Ce tournoi en apparence anodine l'est beaucoup moins pour les recruteurs, puisque presque la totalité des meilleurs espoirs disponibles en vue du prochain repêchage représentent leur pays dans cette compétition, à défaut des jeunes joueurs étant toujours en séries éliminatoires avec leur formation junior respective.
Si vous avez regardé quelques rencontres de ce tournoi international, vous avez certainement été attiré par l'excellence des États-Unis, eux qui, menés par le capitaine et potentiel premier choix au total en juin prochain, le centre Jack Hughes, sont présentement en train de dominer le championnat avec trois rencontres de disputées.
Avec des gains de 6 à 1 (Suède), 12-5 (Slovaquie) et 6 à 3 (Russie), disons qu'il n'est pas surprenant que la formation américaine se retrouve au sommet du groupe B.
Ce qui explique en grande partie l'efficacité des États-Unis est sans l'ombre d'un doute la force du programme de développement américain, qui ne cesse de s'améliorer d'année en année.
Ce n'est un secret pour personne, le hockey est loin d'occuper une place de choix parmi les sports favoris chez nos voisins du Sud, ce qui ne les a pas empêché de voir tout le potentiel que ce pays pouvait avoir sur la scène internationale, d'où l'instauration de ce programme.
Fondé en 1996, le programme de développement des joueurs américains et à un but bien précis : recruter l'élite chez les jeunes hommes de moins de 18 ans aux États-Unis et centraliser leur entraînement afin d'optimiser l'atteinte de leur plein potentiel.
Basé au Michigan, le programme comprend deux équipes, soit les U17 et les U18 (c'est d'ailleurs cette même équipe que l'on voit dans le tournoi présentement), où tous les meilleurs joueurs natifs des États-Unis de cette tranche d'âge forment une équipe et jouent des matchs contre des formations de la USHL (équivalent de la LHJMQ, OHL et WHL aux États-Unis).
Si depuis quelques années le programme excelle à ce niveau, la saison 2018-2019 semble être l'avènement de tout le travail réalisé depuis plus de vingt ans.
C'est que plusieurs joueurs issus du programme des U18 pourraient devenir des choix de premier tour. Ce qui a de plus impressionnant c'est que du lot, cinq joueurs membres de l'équipe américaine pourraient être sélectionnés parmi le top 10 du prochain repêchage, du jamais vu depuis la création du programme.
En effet, bien que Jack Hughes n'a plus besoin de présentation, ses coéquipiers Trevor Zegras, Alex Turcotte, Cole Caufield et Matthew Boldy sont tous très talentueux et devraient rendre heureuses les équipes qui tenteront leur chance sur eux dans deux mois.
Statistiques chez les U18 en 2018-2019:
- Jack Hughes (Rang chez les nords-américains de la Centrale - 1er) : 102 points - 30 buts et 72 aides en 46 matchs
- Cole Caufield (Rang chez les nords-américains de la Centrale - 8e) : 93 points - 67 buts et 26 aides en 60 matchs
- Trevor Zegras (Rang chez les nords-américains de la Centrale - 6e) : 79 points - 26 buts et 53 aides en 56 matchs
- Matthew Boldy (Rang chez les nords-américains de la Centrale - 9e) : 78 points - 32 buts et 46 aides en 60 matchs
- Alex Turcotte (Rang chez les nords-américains de la Centrale - 4e) : 61 points - 26 buts et 35 aides en 33 matchs
Caufield reste un point d'interrogation en raison de son petit gabarit de 5 pieds 7 pouces et 163 livres, mais il n'en demeure pas moins un joueur électrisant par sa capacité à marquer des buts de n'importe où sur la patinoire.
D'ailleurs, vous avez probablement déjà attendu cette phrase dans les dernières semaines, mais, assurément, si Caufield venait qu'à être encore disponible lorsque le Canadien parlera au 15e rang, Trevor Timmins n'aura aucunement le droit de le laisser filer.
Hormis Caufield, les attaquants Zegras, Boldy, Turcotte et Hughes devraient, à moins d'une énorme surprise, être repêchés assez rapidement lors du prochain encan. D'ailleurs, quatre de ces cinq joueurs sont présentement les meilleurs pointeurs du tournoi :
Avec ses neufs buts en trois rencontres, Cole Caufield s'approche tranquillement du record de tous les temps dans ce tournoi de 14 filets, détenu par un certain Alexander Ovechkin, qui avait réalisé ce fait d'armes en huit matchs lors du championnat de 2003.
Le record pour les points appartient tant qu'à lui à Nikita Kucherov, qui avait noirci la feuille de pointage à 21 reprises en sept joutes (2011).
Pour revenir au programme, non seulement l'équipe des U18 comprend plusieurs joueurs talentueux, mais l'ensemble de l'équipe, orchestrée par l'entraîneur-chef John Wroblewski, demeure efficace, elle qui a inscrit en moyenne 5,8 buts par rencontre lors de la présente campagne.
Bref, tout cela pour dire que, au fil des années, les États-Unis ont développé tout un programme qui leur permet de s'illustrer sur la scène internationale au niveau junior.
Si les Kane, Eichel, Matthews et Kessel, pour ne nommer que ceux-là, sont tous des joueurs américains qui connaissent leur lot de succès dans le circuit Bettman, parions qu'avec l'excellence du programme, beaucoup de joueurs issus des États-Unis devraient s'imposer parmi l'élite de la LNH dans les prochaines années.
Assurément, les autres pays devront s'inspirer de la méthode des Américains dans le développement des jeunes joueurs de hockey.
Disons qu'il sera assurément intéressant de voir jusqu'où les États-Unis termineront leur parcours lors du Championnat du monde. Remporteront-ils une huitième médaille d'or depuis 2009? Notons que depuis 2004, les Américains ont toujours remporté une médaille à l'occasion de ce tournoi.