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Le procès justifié de Galchenyuk?

PUBLICATION
Carl Vaillancourt
16 février 2021  (17h23)
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Les amateurs de hockey et les experts ont vivement critiqué la contribution de l'attaquant récemment, mais est-ce justifié?

Près d'une décennie après avoir été sélectionné au troisième échelon par le Tricolore lors de l'encan amateur de 2012, Alex Galchenyuk fêtera l'an prochain ses 10 ans dans la Ligue nationale de hockey.

Pourtant, l'ancien attaquant du Sting de Sarnia dans la Ligue junior de l'Ontario (OHL) se retrouve actuellement au deuxième rang des meilleurs pointeurs de la cuvée du repêchage de 2012 derrière un certain Filip Forsberg.

Pourquoi ce dernier est-il la cible des critiques depuis quelques années?

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées, mais son manque de constance demeure probablement l'argument numéro un de ses détracteurs depuis son arrivée dans le circuit Bettman.

Pourtant, il avait connu un certain succès avec les Canadiens de Montréal lors de ses six premières campagnes dans la LNH.

De 2012 à 2018, il aura inscrit 108 buts, dont une saison de 30 filets en 2015-2016. Qu'est-ce qui explique autant de haine de la part des partisans du CH à son égard?

Avec une production offensive qui oscillait autour de 50 points par saison, les attentes étaient plus élevées quand on considère que l'attaquant avait été réclamé au troisième échelon du repêchage par le CH. Tous étaient conscients du potentiel énorme de Galchenyuk, mais il n'aura jamais rempli les attentes fixées en lui.

Il s'est approché de son statut en 2015-2016, mais certains mauvais plis créaient des irritations majeures dans l'enceinte de l'équipe. Les bruits de corridor qui n'ont jamais été prouvés auront eu raison de lui.

Les rumeurs étaient fortes. Son attitude et son côté présumément fêtard ont entaché sa réputation de joueur de concession comme tentait de le vendre le CH au repêchage de 2012.

Il est fort probable que certains témoignages viendront confirmer ou infirmer ces rumeurs dans les prochaines années, mais pour l'instant, il a été jugé coupable. Une réputation entachée peut être une peine sévère à porter dans cette nouvelle réalité du politiquement correct qui guide les équipes sportives professionnelles. Un joueur fêtard, ça ne donne pas une bonne image!

Les amateurs de football se souviennent probablement de la saga Dwayne Haskins à Washington en fin de saison. Ce dernier avait été surpris dans un bar de danseuses ne respectant pas les règles de distanciation physique en plus de ne pas respecter le couvre-feu de l'équipe.

Les médias s'en sont emparés. Il est devenu une distraction. Même si ce dernier était le quart-arrière numéro un d'une équipe qualifiée pour les éliminatoires, l'équipe de football de Washington a préféré s'en départir et placer un quart avec peu d'expérience en séries. Un pari risqué, mais bien plus payant pour l'image du club que de garder Haskins.

Un dicton dit qu'il y a toujours une parcelle de vérité dans les rumeurs. Si tel est le cas, les rumeurs entourant Alex Galchenyuk ont causé sa perte aux yeux des amateurs du CH.

Pourtant, un marqueur de 30 buts à Montréal est souvent idolâtré par les partisans. Il s'agit de penser à Brendan Gallagher, Alex Kovalev et plusieurs autres. Toutefois, les buts et les passes ne sont rien comparativement à l'ardeur au travail.

Sélectionné au 147e rang lors de l'encan amateur de 2010, Brendan Gallagher en a fait sa marque personnelle.

Travailleur acharné, ce dernier avait connu des statistiques similaires à Alex Galchenyuk quand les deux hommes évoluaient à Montréal, mais voilà que Gallagher porte une lettre sur son chandail et qu'il vient de s'entendre pour un contrat de 6 ans et 39 millions de dollars, alors que Galchenyuk a signé un contrat d'un an et environ 1 million de dollars. Leurs chemins sont forts différents.

Avec 321 points en carrière, Alex Galchenyuk est le deuxième meilleur pointeur de sa cuvée. Seul Filip Forsberg en compte plus que lui, mais il y a fort à parier que Teuvo Teuravainen et Tomas Hertl dépasseront ce dernier prochainement. Il faut aussi savoir qu'il est le joueur ayant disputé le grand nombre de parties dans la LNH avec 577.

Ça lui profère un certain avantage. Toutefois, il risque d'être délogé du top-10 dans deux ans, à ce rythme. Il faut dire que la cuvée 2012 est loin de passer à l'histoire.

Les trois dernières saisons ont été synonymes de débâcle pour l'Américain de 27 ans. D'abord, il a connu quelques bons moments en Arizona en 2018-2019. Avec une récolte de 41 points, dont 19 buts, il a été sacrifié au courant de l'été pour faire l'acquisition d'un certain Phil Kessel.

Si la direction des Penguins de Pittsburgh fondait de grands espoirs envers l'attaquant pour évoluer aux côtés de Crosby ou Malkin, Chucky a déçu, lui qui n'a marqué que cinq maigres filets en 45 rencontres.

Avant la date limite des transactions le 10 février 2020, Jim Rutherford a échangé ce dernier au Wild du Minnesota pour acquérir Jason Zucker.

En 14 parties avec le Wild, il avait eu quelques flashs offensifs. Malgré ces prouesses, Alex Galchenyuk n'a pas reçu d'offre intéressante de la part de la formation du Minnesota.

C'est à ce moment que l'ancien porte-couleurs du Canadien de Montréal a signé une entente d'une saison lui rapportant 1 050 000 $ avec les Sénateurs d'Ottawa. Après huit rencontres, Pierre Dorion en avait assez.

Le directeur général des Sénateurs l'a expédié lui et Cédric Paquette en Caroline pour obtenir les services de Ryan Dzingel, un ancien des Sens. Il faut dire que Galchenyuk avait marqué un seul but en huit rencontres. Son jeu défensif n'était pas au goût de l'entraîneur-chef D.J. Smith.

Moins de 48 heures après avoir été échangé aux Hurricanes de la Caroline, Don Waddell a procédé à une transaction avec les Maple Leafs de Toronto. En échange d'Alex Galchenyuk, Waddell a mis la main sur deux joueurs qui renforcent les ligues mineures.

David Warsofsky et Egor Korshkov pourraient être utilisés dans l'équipe de réserve advenant des cas positifs à la COVID-19 ou encore des blessures chez les Canes. Il a ajouté de la profondeur à son équipe.

Il se pourrait bien que Galchenyuk en soit à sa dernière chance dans le circuit Bettman. Sheldon Keefe pourrait être tenté de le mettre en valeur sur l'avantage numérique, lui qui a toujours eu un excellent tir sur réception.

Est-ce qu'il pourrait relancer sa carrière avec la présence de joueurs dominants comme Auston Matthews, Mitch Marner, John Tavares et William Nylander. C'est à se demander quel rôle pourra-t-il jouer?

Est-ce qu'on reverra l'ancien de la Sainte-Flanelle ou celui qui en est à sa sixième destination depuis juin 2019? La question mérite d'être creusée. Il devra dissiper les doutes à son égard sans quoi cela pourrait bien être sa dernière saison dans la LNH.

Il devient de plus en plus évident que l'attaquant pourrait prendre la direction de la KHL en 2021-2022 si l'expérience à Toronto n'était pas concluante.

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