Vous ne le connaissez pas? C'est normal, car Fisher n'a jamais joué dans la LNH. Par contre, un certain Claude Giroux, joueur bien plus connu, a enfilé son chandail des Flyers deux rangs plus tard. Eh oui, le Tricolore est passé à côté d'un marqueur de 100 points dans le circuit Bettman, exploit qu'a réalisé une fois le capitaine des Flyers.
Mais qu'a-t-il pu se passer? Trevor Timmins avait mentionné avoir hésité entre les deux à l'époque, mais Fisher répondait plus au besoin de l'organisation. C'est sans oublier que Gainey adorait le profil du défenseur, qui avait impressionné bien des gens avant son repêchage.
Après des années de silence, le principal intéressé a finalement accepté de dire ce qu'il s'était passé. L'homme maintenant âgé de 32 ans est tout de même resté honnête, en n'accusant que lui-même dans toute cette histoire.
« Je ne crois pas, en toute honnêteté, avoir travaillé assez fort pour m'assurer d'un jour atteindre le niveau de jeu que les dirigeants des Canadiens espéraient me voir afficher. Mon choix de me joindre à l'Université du Minnesota n'a pas non plus été très judicieux, quand j'y repense. Je n'ai pas maximisé mon temps là-bas. Je ne pensais pas seulement au hockey. L'université est remplie de distractions. »
Bon, le manque d'effort et le mauvais choix d'aller à l'université semblent être des facteurs en cause, mais il y a plus. « Je crois également que les changements à la direction du CH ont peut-être joué contre moi (Pierre Gauthier a remplacé Bob Gainey en tant que directeur général des Canadiens en 2010). Les nouveaux patrons se sont dit quelque chose comme : “ce gars n'est pas notre choix. Laissons-le partir et lavons-nous les mains de ce dossier”. »
Fisher était fort apprécié de Bob Gainey. Son remplacement en 2010 a donc évidemment été un facteur important, puisque les successeurs de l'ancien numéro 23 ne voyaient plus le défenseur dans leur soupe. Il semble également que les problèmes familiaux ont joué contre le choix de première ronde d'il y a 14 ans.
« Ma mère était très malade à cette époque. Elle se battait contre une forme très virulente de cancer du sein et je devais vivre avec la tristesse et tout ça alors que je n'avais que 18-19 ans. Les Canadiens m'ont très bien soutenu là-dedans... Peut-être même trop. Personne n'a osé me dire de me bouger les fesses et de travailler plus fort. Était-ce parce qu'ils avaient pitié de moi? »
Il peut nommer tous ces aspects pour excuser ce qu'il considère comme son plus grand échec en carrière, mais il a résumé le tout en deux petites phrases : « Mais en bout de ligne, je prends la totalité du blâme. Je n'ai pas mis suffisamment d'efforts pour faire ma place dans la grande ligue. »
On parle d'une réponse plutôt honnête. Parfois, même si un joueur apparait comme un profil prometteur, bien des détails peuvent faire en sorte que les résultats ne suivent pas comme prévu. Une autre chose intéressante de l'entrevue, c'est que Fisher, à aucun moment, n'a accusé la pression venant des partisans du Canadien de Montréal. D'ailleurs, peut-on vraiment accuser cette situation?
Crédit : TVA Sports