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Le 1er juillet, pas toujours gage de succès!

PUBLICATION

4 mars 2019  (15h47)
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Il y a une multitude de facteurs qui entrent en ligne de compte quand les joueurs autonomes pèsent le pour et le contre des organisations leur ayant fait une offre.

1) L'argent $$$

Pour une majorité d'athlètes qui se retrouvent pour la première fois libres comme l'air le 1er juillet, il est important de faire sauter la banque, car il n'y aucune garantie que l'opportunité se présentera à nouveau. C'est donc l'occasion pour eux de signer le contrat le plus lucratif possible.

2) Le taux d'imposition

Certes, le montant total est important, mais le taux d'imposition l'est tout autant. Si un joueur signe un contrat d'une valeur de 10 millions $ par année à Montréal, il lui en restera beaucoup moins dans ses poches que s'il s'entend avec Tampa Bay.

La province de Québec est une des destinations où le taux d'imposition est le plus élevé dans le circuit Bettman, tandis que des états comme la Floride et le Texas sont des endroits où les joueurs se font le moins gruger leur salaire. C'est entre autres ce qui a poussé Alexander Radulov à choisir Dallas plutôt que Montréal pour la même offre contractuelle, même si ce dernier appréciait l'organisation.

C'est donc dire que le CH doit payer plus de 10% plus cher pour espérer concurrencer avec plusieurs formations. 39% est le taux le plus faible tandis que 53% est le taux le plus élevé. Montréal est à 50%, donc les joueurs perdent automatiquement la moitié de leur salaire en signant avec la Sainte-Flanelle. C'est comme si les équipes où le taux est le plus faible aurait un bonus de 10-13% sur leur masse salariale!

Crédit : Le journal de Montréal

3) Les aspirations de l'équipe

Oui l'argent est impérative pour les joueurs autonomes, mais à offres égales, ils vont évaluer quelles équipes aspirent le plus aux grands honneurs. C'est ce qui a motivé John Tavares à retourner dans sa province natale en signant avec des Maple Leafs affichant un alignement débordant de jeunes joueurs talentueux plutôt que de rester avec les Islanders de New York.

C'est même ce qui pourrait pousser le joueur de concession Erik Karlsson à s'entendre avec le Lightning de Tampa Bay, qui présente déjà la meilleure formation du circuit.

4) Le climat

Cela peut paraître étrange que la plupart des athlètes préfèrent pratiquer un sport nordique dans des endroits où le climat est tropical, mais ce n'est pas si farfelu quand on pense à la vie à l'extérieur de la patinoire et aux familles des joueurs qui vont vivre une vie de rêve dans des villes où il fait beau et chaud à longueur d'année.

C'est donc un avantage que partagent le Lightning, les Panthers, les Kings, les Sharks, les Ducks, les Golden Knights, les Stars et les Coyotes.

5) La pression médiatique

Ce ne sont pas tous les joueurs qui se nourrissent de l'omniprésence des médias. Des gars comme P.K. Subban carburent avec cette pression tandis que d'autres comme Shea Weber et Carey Price sont plutôt de type réservé et ne semble pas plus excités qu'il faut d'avoir à se livrer aux journalistes match après match, et même lors des journées d'entraînement.

Montréal est reconnue comme une destination où la pression des médias et des partisans est très forte. Les joueurs au caractère plus fragile, comme Max Pacioretty, ne se sentent pas nécessairement à l'aise dans ce contexte. On voit cette saison un Pacioretty qui a retrouvé le sourire à Las Vegas avec le fardeau qu'il n'a plus à trainer sur ses épaules.

Montréal est donc une des destinations les plus imposées, où le climat hivernal est difficile et désagréable et où la pression médiatique est à son apogée. De plus, même avec Carey Price devant le filet, le CH entre difficilement dans le top 10 des meilleures équipes de la LNH.

Sachant que Montréal ne répond à aucun de ces critères, il est compréhensible que les seuls joueurs autonomes que Marc Bergevin est en mesure d'attirer sont des joueurs de soutien de 4e ou à la limite de 3e trio. Cela explique aussi pourquoi il a du offrir la lune à Karl Alzner. Il le regrette sans doute aujourd'hui.

Après tout, quand un joueur pèse le pour et le contre entre Montréal et d'autres villes et qu'il a le choix entre aller jouer dans un marché qui aspire à la Coupe Stanley comme Tampa Bay, où il fait beau et chaud à l'année, que le taux d'imposition est parmi les plus faibles et que les médias laissent les joueurs respirer, la balance penche de leur côté.

Le pire dans tout cela est que Tampa n'a que deux joueurs autonomes dans leur alignement (les anciens des Rangers Anton Stralman et Dan Girardi). Tous les autres ont été repêché et développé par l'organisation, acquis par voie de transaction, ou encore des joueurs que personne ne considérait à qui on a donné une chance, comme Tyler Johnson, Yanni Gourde et Jonathan Marchessault.

Marc Bergevin aura toute une marge de manoeuvre pour attirer une vedette l'été prochain, lui qui n'a que 62 millions sur sa masse salariale pour 2019-2020, avec tout de même 15 joueurs sous contrat. Il a donc un coussin de près de 20 millions, dépendamment de la hausse du plafond salarial qui devrait osciller autour de 82 millions $.

Le DG du CH retombera-t-il dans le piège de surpayer des athlètes? À moins qu'ils ne prolongent leur contrat d'ici là, il y a des noms intéressants de joueurs âgés entre 25 et 30 ans qui seront disponibles, notamment Artemi Panarin, Jeff Skinner, Matt Duchene, Kevin Hayes, Gustav Nyquist et Tyler Myers. Si on se fie au passé, il y a peu de chances que Bergy frappe un grand coup cet été en embauchant un de ces joueurs.

Que reste-t-il au Canadien pour aspirer être une équipe élite?

Quand on veut aspirer aux grands honneurs, on tente de s'inspirer de ceux qui l'ont fait auparavant. Tampa Bay n'a pas encore mis la main sur le précieux trophée avec son noyau actuel, mais demeure la preuve que la recette du succès est de repêcher et de développer.

De cette façon, les directeurs généraux n'ont pas à surpayer des joueurs ou à sacrifier des éléments dans une transaction pour combler des postes dans la formation.

À ce niveau, les deux derniers repêchages du CH semblent remplis d'espoirs prometteurs (contrairement aux 10 années précédentes). Le prochain repêchage est donc d'une importance capitale pour venir compléter cette banque d'espoirs, surtout en défensive.

Les nominations de Joel Bouchard et Dominique Ducharme sont aussi très encourageantes, car ils devraient être en mesure de propulser ses jeunes espoirs vers la LNH, surtout dans le cas de Bouchard qui est avec le club école du Canadien. Qui sait, Ducharme sera peut-être le successeur de Claude Julien.

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