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L'ancien du CH, Shayne Corson, broyait du noir et avait des pensées suicidaires. Voici son histoire...

PUBLICATION
Melanie Cote
11 septembre 2019  (15h42)
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Il y a un peu moins d'un mois, nous vous partagions un touchant texte sur l'ancien choix de première ronde et champion de la Coupe Stanley, Joe Murphy.

Qui vit maintenant de l'itinérance, dans les rues de Kenora en Ontario, suite à une brillante carrière de 18 saisons dans la LNH.

Malheureusement, Joe Murphy n'est pas le seul joueur de la Ligue nationale à devoir composer avec certains démons intérieurs. Plusieurs athlètes l'ont d'ailleurs partagé, que ce soit durant, ou à la fin de leur carrière.

Plus près de nous, dans la grande famille du Canadien de Montréal, l'ancien #27 des années 90 du Tricolore, Shayne Corson, maintenant âgé de 53 ans, s'est confié au site The Athletic il y a quelques jours.

Voulant lui-même livrer un message d'espoir à ceux qui éprouvent en ce moment des problèmes de santé mentale, en participant à différentes oeuvres de charité, notamment pour les sans-abris.

« Je dois recueillir de l'argent pour une cause à laquelle je crois et cela me permet de jouer, tout en côtoyant des hockeyeurs », a-t-il expliqué. « Pour moi, c'est une thérapie. »

Corson a connu une carrière de 19 campagnes dans la LNH (1156 matchs de saison régulière), cumulant 693 points, tout en écopant de 2357 minutes de pénalité.

Pour les plus jeunes qui n'ont pas connu Shayne Corson, il est difficile de faire une comparaison avec un joueur actuel du circuit Bettman.

Le hockey a tellement changé. Mais il était le style de joueur qui pouvait connaître une saison de 50 ou 75 points, tout en protégeant ses coéquipiers!

Il n'était pas considéré comme un pugiliste, mais il a remporté des combats face à beaucoup plus fort que lui tout au long de sa carrière. Il avait le respect de ses coéquipiers et de l'adversaire.

Le début d'épisodes de maladies mentales...

Pendant la seconde moitié des années 1990 et au début des années 2000, Corson était aux prises avec une dépression caractérisée par des crises de panique.

Le décès prématuré de son père Paul en 1993, à l'âge de 45 ans, n'a pas aidé la cause. La suite n'a pas été des plus glorieuses pour le hockeyeur, qui en a arraché sur la glace au cours de son deuxième séjour avec le Tricolore, de 1996 à 2000.

Ainsi que lors de son passage chez les Maple Leafs de Toronto, de 2000 à 2003, il a broyé du noir d'une toute autre manière. Longtemps, il pensait mourir jeune, une peur qui est apparue à la suite du départ de son père, mort du cancer de l'oesophage.

« Une fois, je n'ai pas dormi pendant 12 nuits. Je craignais trop d'aller au lit, car je croyais ne jamais me réveiller », a-t-il mentionné, affirmant aussi que sa première attaque de panique sérieuse était survenue à l'été 2000.

« J'assumais ma médicamentation avec de l'Ativan et de l'alcool. C'était un cercle vicieux. Je tournais en rond et ça ne faisait qu'empirer. »

Malgré l'aide de sa famille et de ses proches, dont son beau-frère Darcy Tucker, le patineur nageait en eaux troubles et peinait à s'en sortir.

En 2002-2003, il a souffert d'une poussée de colite ulcéreuse, un problème pour lequel il avait reçu un diagnostic à l'âge de 15 ans. Corson a ainsi perdu 25 lbs et au plan psychologique, sa chute fut davantage vertigineuse.

« J'étais dans un trou noir et j'allais y rester. C'était la dépression totale, l'anxiété tout au long de la journée, quotidiennement », a-t-il déclaré, tout en admettant avoir eu des pensées suicidaires. « À ce stade-là, ça n'allait pas se terminer de la bonne façon sans aide. »

Au milieu d'une série de premier tour face aux Flyers de Philadelphie en 2003, Corson avait décidé de s'éloigner de son équipe et il avait eu droit à une pluie de critiques, certains croyant qu'il était insatisfait de son temps de jeu.

« Ça m'a fait mal plus qu'autre chose. La semaine ayant suivi, cela a rendu ma maladie encore plus difficile à tolérer, car je n'abandonne jamais, comme ce fut le cas toute ma vie », a-t-il émis.

« Les gens connaissant bien la santé mentale savent que parfois, il faut prendre du recul et obtenir l'aide requise. Vous ne pouvez pas vous concentrer sur rien, sauf vous-même. »

« Je ne pouvais pas jouer et traverser ça sans soutien. J'en avais besoin pour m'en sortir. Aujourd'hui, je suis encore ici et je peux en parler pour aider les gens. »

Aujourd'hui, Corson, appuyé par des professionnels compétents, a repris goût à la vie. Même si ses démons se manifestent occasionnellement, il comprend beaucoup mieux la situation et sait comment demeurer en contrôle.

Bonne chance Shayne! Et merci de ton partage, tu es un vrai guerrier!

Source : Agence Qmi, via le Journal de Montréal
Shayne Corson revient sur ses démons

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