Le journaliste de La Presse Guillaume Lefrançois a abordé la question dans un article, mardi.
Quel animal vous incarne?
C'est cette question qui aide le plus Trevor Timmins dans l'analyse d'un joueur. À un certain moment, les habiletés sur la patinoire comme le tir, le patin, la première passe et sa façon d'agir dans des situations particulières, certains éléments en disent longs sur un joueur, et ce, peu importe la position.
À l'époque, il était rare que les dépisteurs posaient des questions via une entrevue avec un joueur qui pourrait l'intéresser en vue du repêchage. Aujourd'hui, ça fait partie du processus en vue de la sélection. Chaque année, Trevor Timmins rencontre les espoirs, principalement ceux identifiés en première ronde. Une entrevue permet à l'équipe de mieux cerner la personnalité d'un joueur et révèle des qualités interpersonnelles parfois inattendues.
À la question posée plus tôt, la réponse donne une perspective de la personne. Comment celui-ci se perçoit-il? Les traits de caractère d'un animal en disent long sur un joueur. Si certains se considèrent comme un lion pour l'ardeur à la tâche et la ténacité, ça peut aussi refléter un sentiment de se sentir comme le roi de la jungle.
Peu de personnes connaissent Blake Biondi. C'est le joueur que le Tricolore a sélectionné au 109e échelon en quatrième ronde lors du dernier repêchage. Sa réponse à la question a impressionné la direction du Tricolore :
« Un lion. Parce qu'ils aiment l'aventure de la chasse, a répondu l'attaquant de l'Université Minnesota-Duluth. S'il y a un animal déjà blessé, ils ne vont pas partir après lui. Ils vont le laisser vivre, et préfèrent travailler pour ce qu'ils obtiennent. Mon point, c'était qu'il faut apprécier le processus plus que le résultat. »
Difficile de ne pas apprécier une si grande preuve de maturité de la part d'un jeune homme à peine âgé de 18 ans. Selon Lyne Lamothe, une spécialiste des ressources humaines qui agit comme chasseuse de têtes, cette approche est tout à fait appropriée :
« L'objectif d'une entrevue, c'est de voir s'il y a un fit culturel et d'évaluer l'expertise, a-t-elle expliqué. Depuis plusieurs années, les questions portent davantage sur le savoir-être, et non pas le savoir-faire. On est intéressés par les individus, on veut voir comment ils réagissent à des situations. Le savoir-faire, ça s'apprend.»
Le dernier repêchage n'a pas fait exception. Trevor Timmins a posé cette même question à Kaiden Guhle. La réponse a été instantanée. Le défenseur s'est identifié comme un loup. Pourquoi? Parce que c'est un meneur.
Un lion, un tigre, un loup, un guépard ou encore un aigle. Toutes ces réponses ont été données à Trevor Timmins par des joueurs lors de ce processus. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, mais seulement des traits qui permettent d'orienter le choix de l'équipe. Est-ce que ce type de personne va bien s'intégrer dans le système de jeu ou encore va-t-il être en mesure de bien s'entendre avec des coéquipiers qui se sont identifiés différemment?
Il y a beaucoup de variables à considérer quand vient le temps de repêcher. C'est exactement la raison pour laquelle on mentionne souvent le repêchage comme une science inexacte. Il est difficile de tout prévoir. Est-ce que le joueur poursuivra sa progression? Est-ce qu'il a une bonne attitude? Sera-t-il en mesure d'atteindre son plein potentiel?
Tant de questions et si peu de réponses!