Est-ce que Shea Weber a atteint sa durée de vie utile?
Acquis par Marc Bergevin le 29 juin 2016 dans la transaction la plus médiatisée au Québec depuis l'échange de Patrick Roy en 1995.
Shea Weber a connu de bons moments avec la Sainte-Flanelle au cours des quatre dernières campagnes. Auteur de 12 points, dont cinq buts, en 29 parties, le capitaine du Tricolore est méconnaissable depuis quelques rencontres.
Certains croient qu'il est fini et que sa valeur est nulle actuellement, alors que d'autres croient seulement qu'il a une mauvaise passe et qu'il doit avoir une journée de congé. Avec l'absence de Ben Chiarot, Shea Weber est plus exposé que jamais.
Il doit composer avec un, deux ou même trois partenaires durant la rencontre. Disons que ce n'est pas facile au niveau de la communication.
Le chroniqueur du Montreal Gazette, Jack Todd, a avoué que le défenseur de 35 ans pouvait être fatigué avec un calendrier condensé. Après tout, un gros bonhomme qui joue physique et qui manque de vitesse, ça doit avoir une meilleure récupération pour être à 100 %.
Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on se demande si les performances décevantes signifient la pente descendante de la carrière de Shea Weber. À chaque fois qu'il a connu quelques parties plutôt ordinaires, il finissait par rebondir et offrir du hockey solide.
À moins de trouver la fontaine de Jouvence, Shea Weber vieillit lui aussi. Il se peut que son manque de vitesse soit plus visible que par le passé, ce qui l'expose davantage dans des situations où il paraît très mal.
Face au trio composé de Nikolaj Ehlers, Kyle Connor et Pierre-Luc Dubois mercredi soir, Shea Weber ne suivait tout simplement pas la run. Il se trouvait hors-position plus souvent qu'à son tour, sans parler des mauvaises décisions et des déchets dans son jeu.
Certains internautes ont même lancé l'hypothèse selon laquelle le défenseur serait blessé, ce qui pourrait expliquer ses déboires récents sur la glace.
Dans un circuit axé sur la vitesse et les habiletés, où l'accrochage est plus sévèrement puni d'année en année, les défenseurs comme Shea Weber qui misaient sur l'aspect robustesse et physique, ont été les grands perdants de cette réforme de l'arbitrage.
On se souviendra d'un certain Mike Komisarek. Quand la LNH s'est métamorphosée, le défenseur est devenu un poids pour la défense du Tricolore et après, un fardeau pour les Leafs de Toronto. Grâce à son leadership, Shea Weber a toujours imposé le respect dans le vestiaire de la Sainte-Flanelle depuis son arrivée en 2016. Toutefois, son jeu sur la glace devra se replacer rapidement.
À la fin de la présente saison, il restera cinq ans à son contrat de 14 ans consenti par les Predators de Nashville en 2012. Ce contrat de 14 ans et 110 millions de dollars avait fait les manchettes à l'époque. On se questionnait sur le caractère raisonnable de signer un défenseur de 26 ans pour les 14 prochaines années. Il va de soi que la LNH aurait dû limiter ce genre de contrat à 8 ans comme c'est le cas à l'heure actuelle.
L'expérience Johan Franzen a convaincu les dirigeants. Il y a eu aussi le contrat de Rick DiPietro. Le premier choix de l'encan amateur de 2000 avait signé un contrat de 15 ans lui rapportant 67,5 millions de dollars. Les Islanders avaient finalement racheté le contrat de ce dernier. L'équipe doit vivre avec des contraintes sur la masse salariale jusqu'en 2029, soit 16 ans après le rachat. Ça ne s'invente pas!
Si Shea Weber continue de régresser dans les prochaines semaines, Marc Bergevin devra prendre une décision. Échanger le défenseur contre des espoirs et des choix futurs ou le garder avec l'équipe et vivre avec son déclin défensif. Lueur d'espoir au bout du tunnel, Zdeno Chara joue encore dans la LNH à 44 ans.
Son rôle est fort différent à Washington, mais il continue de jouer régulièrement comme l'un des six défenseurs de l'équipe.
