Toutefois, on ne peut en dire autant quant aux entraîneurs, eux qui sont plus à risque en raison de leur âge.
Il y a 12 membres de personnels d'entraîneurs de la LNH qui auront 60 ans ou plus en date du 30 juin et Claude Julien, l'instructeur du Canadien de Montréal, en fait partie car il a atteint la soixantaine au mois d'avril.
De plus, l'ouverture des camps d'entraînement, qui correspond à la phase 3 du plan de retour au jeu, aura lieu le 10 juillet. Les joueurs sont en mode préparation depuis un bon moment déjà et les entraîneurs doivent faire leur choix dans un avenir rapproché.
« On pense sans aucun doute aux différentes options qui s'offrent à nous, qu'il s'agisse de porter un masque, de savoir dans quelle mesure on va côtoyer notre équipe et nos joueurs (en termes de distanciation) », a fait savoir Claude Julien par message-texte, cette semaine.
Julien est conscient de l'enjeu du coronavirus, mais il prêt à envisager des possibilités :
« Je sais que ça pourrait être un défi derrière le banc plus que n'importe où ailleurs, mais je pense que je dois être prêt à m'adapter et à avoir des options quand le moment viendra, dépendant d'où on en est avec la COVID et de notre situation au plan hockey. »
Par contre, il est prêt à prendre toutes les précautions nécessaires et en ce sens, si les circonstances lui obligent, il va prioriser sa famille et sa santé par rapport à son travail :
« Cela signifie aussi de me retirer si je ressens un réel danger. Ma famille et ma vie sont plus importantes que mon travail à ce point-ci », mentionne Julien.
Comme nous vous le mentionnions cette semaine (à lire ici), la LNH n'imposera aucune restriction aux entraîneurs qui souhaitent diriger leur équipe ou se retirer temporairement.
Ainsi, en d'autres termes, cela signifie que les entraîneurs de n'importe quel âge sont libres de décider s'ils veulent coacher ou non. La décision leur revient entièrement.
« Les entraîneurs feront partie du protocole que nous mettons en place pour tous les participants à la phase 4 », a déclaré le commissaire adjoint de la LNH Bill Daly dans un courriel à Athlétique cette semaine. « Il y aura des dispositions du protocole de la phase 3 qui les concernent également. Tous ceux qui ont besoin de savoir seront mis au courant. »
« La santé, le bien-être et la sécurité de tous nos entraîneurs est notre priorité », a déclaré par message-texte Michael Hirshfeld, directeur exécutif de l'association des entraîneurs de la LNH.
« Lors des discussions avec la LNH et Bill Daly sur le retour au jeu, nous avons reçu l'assurance que notre association sera impliquée dans les décisions visant à déterminer ce qui est à la fois sûr et raisonnable pour tous nos entraîneurs. »
Par ailleurs, l'AJLNH entend négocier le droit pour chacun de ses joueurs de participer ou non aux séries. Nous pouvons penser directement à des joueurs comme Max Domi et Kaapo Kakko ,qui sont atteints de diabète et qui sont à risque.
Avis partagés
Si quelques entraîneurs seront plutôt prudents et moins audacieux en décidant de se retirer, d'autres sont davantage confiants pour retourner à leur poste, sans pour autant ridiculiser la situation. C'est le cas de Jacques Martin, lui qui agit à titre d'entraîneur-adjoint chez les Penguins de Pittsburgh et qui est le plus âgé parmi ceux-ci (67 ans).
L'entraîneur-chef des Pens, Mike Sullivan, s'est assuré à savoir si Jacques Martin était à l'aise à être derrière le banc et ce dernier n'a pas hésité :
« C'est drôle, je n'ai pas eu peur, mais j'ai fait attention. Quand je vais au magasin, je porte mon masque, je me lave les mains et je prends mes distances sociales. Je crois vraiment en ces choses-là. Je vais continuer à faire attention. Mais quand Sully m'a demandé, je n'ai pas hésité. »
« Je ne sais pas, j'ai été prudent, mais pour une raison quelconque, je crois être en bonne forme au plan de ma santé, tant physique que mentale, et ma croyance est que je partirai lorsque mon heure sera venue », a dit Martin avec un demi rire.
« Je ne veux pas arrêter de vivre, c'est comme ça. Je me sens privilégié d'être en bonne santé et j'espère que cela va continuer. »
L'adjoint de Joel Quenneville avec les Panthers de Floride, Mike Kitchen, est âgé de 64 ans (deuxième entraîneur-adjoint le plus âgé de la ligue) et pour lui, la réponse n'est pas immédiate, il devra y songer sérieusement :
« Ça m'a définitivement traversé l'esprit, a dit Kitchen cette semaine. Surtout en Floride, on envisage un camp d'entraînement en Floride où les cas sont en forte augmentation en ce moment. Tout le monde fait des plans, mais il y a encore beaucoup d'inconnu en ce moment, avec le virus lui-même et la façon dont on le contracte. Il y a tellement d'éléments différents.
Qu'en est-il du personnel de nettoyage qui va s'occuper des vestiaires dans le villes-hôtesses, qu'en est-il des personnes qui servent la nourriture, qu'en est-il des chauffeurs d'autobus? Ces gens-là rentrent tous chez eux»
« Alors oui, il y a de l'inquiétude. Je me demande juste comment ils font pour que tout soit couvert. Je vais certainement y réfléchir », a continué Kitchen.
Pour sa part, Alain Vigneault, l'entraîneur-chef des Flyers de Philadelphie, ne craint pas vraiment l'enjeu et il fait confiance aux mesures de la LNH :
« Je n'ai absolument aucun souci, avec ce que j'ai entendu à propos du protocole de la LNH, a indiqué le coach de 59 ans par voie de SMS. Personnellement, je suis en bonne santé. Je n'ai pas de condition quelconque. Si je l'attrape, je l'attrape. »
L'entraîneur des Stars de Dallas, Rick Bowness, se fait plutôt prudent :
« J'y ai beaucoup réfléchi. Sans aucun doute. J'ai 65 ans », a déclaré Bowness à Athlétique cette semaine. « Est-ce que je suis nerveux? Absolument, je suis nerveux d'attraper ce truc-là. »
« Ne soyez pas surpris si vous me voyez derrière avec un masque. Je n'hésiterais pas, disons-le comme ça, si j'avais la moindre inquiétude », a souligné Bowness.
Bref, comme on peut le voir, les opinions sont divergentes quant à la considération du danger de l'enjeu et nous ne savons pas si Claude Julien dirigera le Tricolore.
Crédit : Athlétique