Or, elle s'est fait coiffer au poteau par Edmonton et Toronto, qui ont finalement obtenu l'opportunité de recevoir les joueurs ; contre toute attente, ce sont deux villes canadiennes.
Alors que 77,4 % des équipes de la LNH proviennent des États-Unis, c'est sans doute un coup dûr pour nos voisins du sud, au moins financièrement.
Retour sur un choix qui pour certains semblait simple et pour d'autres si complexe.
Avant de parler d'argent, parlons de santé. C'est une priorité pour tous et c'est pourquoi cette décision de Gary Bettman semble simple à l'origine. En regardant l'État du Nevada, où se situe Las Vegas, les cas de COVID-19 ont connu une forte croissance durant la période de délibération de la LNH.
Alors que les cas se sont stabilisés au Canada, le Nevada a vu des journées de 700 nouveaux cas et plus s'enchaîner, ce qui a ralenti les ardeurs des gouverneurs qui s'imaginaient déjà jouer dans le domicile des Golden Knights. Ralentir oui, mais freiner et faire un 180 degrés, personne ne l'avait vu venir. En quelques jours, voire quelques heures, c'est passé de Toronto-Las Vegas à Toronto-Edmonton.
Rien n'est simple dans le monde du sport professionnel et voilà pourquoi la santé ne pouvait pas être le seul facteur de décision. Pourquoi les villes voulaient-elles à ce point être choisies?
Selon le premier ministre de l'Alberta, c'est pour relancer l'économie. C'est tout à fait juste, car en réservant des hôtels pendant des mois, de nombreux restaurants et beaucoup d'activités touristiques, les villes s'assurent d'un revenu intéressant et de remettre beaucoup d'employés au travail. À quel point?
Selon des experts interrogés par The Athletic, les villes ne gagneraient pas le gros lot, mais 25 à 35 millions de dollars ne seraient pas de refus. D'autres comparent même la situation à quelqu'un qui rajoute 1$ à un montant de 10$.
Un dernier juge que si les chiffres sont miraculeusement élévés (150 millions de dollars), ce ne serait même pas un millième de l'économie de la province de l'Alberta.
À première vue, la ville de Las Vegas semblait être une situation gagnant-gagnant et la meilleure solution, mais l'est-ce vraiment?
Il est vrai que la LNH pouvait offrir à ses joueurs des hôtels de grand luxe et de nombreuses activités et la taxe sur les occupants d'hôtels du Nevada permettait à la ville et à l'État un revenu garanti, mais les villes canadiennes avaient de quoi attirer la LNH également.
Et ce petit quelque chose s'écrit en quatre mots : faiblesse du dollar canadien. Les coûts engendrés par la reprise de la LNH sont donc nettement réduits, ce qui est attirant.
En résumé, si le Canada était avantagé par rapport à la gestion de la santé en lien avec la COVID-19, c'est plutôt match nul au niveau financier. Reste maintenant un élément important, l'acceptation des joueurs et partisans.
Quand on compare Las Vegas et Edmonton, la ville américaine est beaucoup plus attirante pour les joueurs. Les activités pour se divertir entre les rencontres sont plus accesibles. À Edmonton, les activités comme le golf et l'exploration des espaces verts sont loin des hôtels et du centre-ville.
De plus, la plupart des partisans au sud de la frontière souhaitaient qu'au moins un des endroits hôtes soit dans leur pays.
Cet argument a assurément pesé dans la balance. Cependant le «mais» dans le titre de cette section s'explique par un élément souvent négligé dans l'analyse d'une décision prise pour une entreprise : le risque.
Gary Bettman a pris le pari que l'argument et de l'argent seraient suffisants pour calmer les ardeurs de ceux qui veulent critiquer la décision. Il a d'ailleurs mentionné que la santé et la sécurité comptaient beaucoup pour lui.
Souvent critiqué pour sa tendance à ne regarder que les chiffres, Bettman a maintenu sa ligne directrice cette fois-ci. Pour le moment, il semble avoir gagné son pari, mais à l'image de la COVID-19, la situation peut changer très rapidement.
Crédit pour les données : The Athletic