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CH : grossir l'équipe, oui, mais à quel prix?

PUBLICATION
Pablo Herrera
11 octobre 2020  (18h10)
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Depuis l'élimination du Tricolore face aux Flyers le 21 août dernier, Marc Bergevin est en mode « solutions », non pas à long terme, mais bien à court et moyen terme.

Lors de son bilan de saison, le directeur général s'est montré optimiste quant aux prochaines campagnes de sa formation s'il parvenait à ajouter des pièces supplémentaires.

Les bottines ont suivi les babines alors qu'il a acquis un excellent gardien réserviste pour Carey Price, un défenseur physique en Joel Edmundson et un ailier droit capable de tout faire sur une patinoire en Joel Anderson.

La situation de Bergevin à l'aube de ces mouvements de personnel était particulière.

D'un côté, il avait les vétérans (Weber, Price, Gallagher, Petry) qui étaient tannés de se faire éliminer en première ronde ou de rater la valse printanière et, de l'autre, les jeunes joueurs (Kotkaniemi, Suzuki) qui veulent avoir du temps de jeu et apprendre à devenir des bons joueurs dans la LNH.

Parce que les jeunes ont bien répondu au mois d'août, le directeur général était prêt à passer à la prochaine étape de son plan de reconstruction, celle de gagner, et ce, dès maintenant.

En ajoutant Alexander Romanov aux acquisitions d'Edmundson et de Anderson, la direction que prend l'équipe est claire : gagner immédiatement en s'imposant physiquement.

Ce que plusieurs journalistes gravitant dans l'entourage du Tricolore appellent l'ère des nains ou des Schtroumpfs semble révolu. La Sainte-Flanelle va enfin pouvoir s'établir sur le plan physique et intimider davantage les adversaires quand les matchs de fin de saison arriveront ou, en d'autres mots quand cela comptera le plus.

Peu de partisans peuvent s'opposer à cette nouvelle direction, car tous ont vu les limites d'une petite équipe rapide comme celle que le CH a présentée à Toronto. Si ce fut suffisant pour éliminer Sidney Crosby et des Penguins en déclin, ç'en était trop face aux Flyers.

Ce parcours était à l'image des dernières saisons de la Sainte-Flanelle. Excellent début suivi d'une chute inarrêtable qui mène à une élimination hâtive et aucune chance de rafler la Coupe Stanley.

Cependant, c'est connu, le monde sportif montréalais s'emporte rapidement. Certains réclamaient Wayne Simmonds et même Matt Martin pour venir ajouter encore plus de poids à la formation.

Ce ne sont pas seulement les milliers de partisans qui voulaient Simmonds, Bergevin a suivi sa récente mentalité et a fait une offre à l'attaquant. Son refus pourrait être la meilleure chose qui soit arrivée au Tricolore.

En effet, il faut faire attention, car le CH a un système établi et il ne faudrait pas tout jeter par la fenêtre parce que les conséquences pourraient être très dévastatrices.

Oui, oui, dévastatrices, à un tel point où une exclusion des séries éliminatoires pourrait être possible.

Les raisons sont fort simples. La Ligue nationale de hockey n'est plus ce qu'elle était il y a 20 ans, voire 10 ans, en termes de vitesse d'éxécution. Non pas que le jeu physique est inutile, loin de là, mais la vitesse d'une équipe est un vecteur très important pour se rendre jusqu'au bout.

Le Tricolore possède encore de la vitesse depuis les ajouts d'Edmundson et d'Anderson, le départ de Domi et le possible départ de Victor Mete du top-6 défensif, mais il ne faudrait pas trop en mettre et devenir une équipe lourde qui peinera à rivaliser avec ses adversaires sur le plan de la rapidité.

Comme pour tout dans la vie, ça prend un équilibre, et Marc Bergevin devra le trouver pour permettre à son équipe d'avoir du succès dans les deux ou trois prochaines années.

Est-ce que l'aspect physique amené par Romanov, Edmundson et Anderson sera suffisant?

En faut-il davantage?

C'est la question que doit se poser Bergevin, mais il a un dossier à gérer en simultané, celui de trouver un marqueur.

Taylor Hall et Mike Hoffman sont au coeur des rumeurs et les deux pourraient amener une autre dimension au Tricolore.

En toute franchise, un de ces joueurs greffé au groupe actuel pourrait permettre aux partisans montréalais de rêver à un long parcours en séries éliminatoires.

Cependant, comme dit l'expression, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuée, dans ce cas-ci, la chasse du directeur général du CH semble loin d'être terminée.

Ses proies devront cadrer avec l'équipe pour trouver l'équilibre idéal, assez de vitesse, assez de robustesse et assez de talent.

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