Si le joueur joue ce 10ème match, la première année du contrat d'entrée de trois ans du joueur est «brûlé» ou épuisé, même si le joueur est renvoyé au junior à tout moment par la suite.
Cela varie d'une équipe de la LNH à l'autre et d'un joueur à l'autre, mais de plus en plus de preuves suggèrent que les clubs de la LNH se préoccupent un peu moins de «brûler» la première année du contrat.
La plupart des DG sont bien plus concernés par le seuil de 39/40 que le 9/10. Si un joueur joue son 40e match de la saison, cela compte pour une année de service accumulée vers les sept années requises pour devenir un agent libre sans compensation.
En d'autres termes, si le joueur junior de votre équipe favorite (Kotkaniemi par exemple) joue dans 40 parties cette saison, le compte à rebours afin d'arriver à la septième année de contrat commence.
Ainsi, une équipe peut très bien être prête à «brûler» cette première année en permettant à son junior mineur de jouer 10 parties, mais, en fonction de ses performances en milieu de saison, elle ne permettra pas au joueur de disputer ce 40e match en sachant que le jeune espoir se trouve à huit ans.
Il serait surprenant que le fait de négocier le contrat de Kotkaniemi dans deux saisons au lieu de trois dérange vraiment Marc Bergevin.
Par contre, la possibilité de perdre le jeune espoir finlandais comme agent libre dans sept ans au lieu de huit est un enjeu beaucoup plus grand.
C'est certain qu'il serait bien (pour le spectacle) de voir jouer Kotkaniemi toute la saison à Montréal. Mais ne préférez-vous pas mieux le voir jouer une saison de plus dans son prime?
Pour éviter d'ajouter une année de services dans la LNH à Kotkaniemi et pour son développement, le CH pourrait le faire jouer 39 parties avant les fêtes dans la LNH, l'envoyer au Championnat du monde junior et finalement l'envoyer à Laval.
Voici des exemples de joueurs de 18 ans (dans la situation de Kotkaniemi) qui ont joué au moins une partie dans la LNH dès leur première année d'éligibilité au cours des trois dernières saisons.
Cette liste ne contient pas les joueurs à risque de brûler une année de contrat qui avaient 19 ans (exemple Victor Mete).
Alex Formenton – 1 partie avec les Sénateurs d'Ottawa
Filip Chytil – 9 parties avec les Rangers de New York
Eeli Tolvanen – 3 parties avec les Prédateurs de Nashville
Owen Tippett – 7 parties avec les Panthers de la Floride
Martin Necas – 1 partie avec les Hurricanes de la Caroline
Nico Hischier – 82 parties avec les Devils du New-Jersey
Clayton Keller – 3 parties avec les Coyotes de l'Arizona
Mikhaïl Sergachev – 4 parties avec le Canadien de Montréal
Jesse Puljujarvi – 28 parties avec les Oilers d'Edmonton
Patrik Laine – 73 parties avec les Jets de Winnipeg
Jakob Chychrun – 68 parties avec les Coyotes de l'Arizona
Tyson Jost – 6 parties avec l'Avalanche du Colorado
Alexander Nylander – 4 parties avec les Sabres de Buffalo
Oliver Kylington – 1 partie avec les Flames de Calgary
Pavel Zacha – 1 partie avec les Devils du New Jersey
Daniel Sprong – 18 parties avec les Penguins de Pittsburgh
Noah Hanifin – 79 parties avec les Hurricanes de la Caroline
Connor McDavid – 45 parties avec les Oilers d'Edmonton
On peut voir que durant les trois dernières saisons, il y a eu 18 joueurs de 18 ans qui ont joué au moins une partie dans la LNH. De ces 18 joueurs, 7 ont joué plus de 10 parties et 5 plus que 40.
On peut donc conclure que les équipes, selon leur situation, sont ouvertes à garder leurs jeunes plus longtemps dans leur formation LNH.
Les cas de Sprong et Puljujarvi qui n'ont par contre pas passé la barre des 40 parties pourraient être une référence pour Marc Bergevin.
Ces deux joueurs ont eu de bons débuts de saison mais ont par la suite connu un ralentissement, chose normale pour un jeune dans cette difficile LNH. Qui sait si Kotkaniemi aura ou pas ce genre de ralentissement?
S'il l'a, le CH pourra utiliser le scénario mentionné plus haut.
Peu importe ce qui sera choisi, Marc Bergevin sera conscient des conséquences et devra, lui ou son successeur, en assumer les coûts.