Comme à l'habitude, on cherche un coupable et comme à l'habitude, Carey Price fait partie des sujets de discussion. Comme le dit si bien cette photo, les différentes phases du Tricolore mènent les partisans montréalais à différentes réactions.
Évidemment, il s'agit d'abord d'une image humoristique partagée par notre équipe. Toutefois, il faut dire qu'elle reflète en quelque sorte la vérité et la célèbre phrase « Échangeons Carey Price! » est toujours plus célèbre dans ces circonstances.
Même si on considère cette volonté qui est partagée par plusieurs comme une déclaration amateur et même si Marc Bergevin n'a jamais montré un signe d'intérêt vers cette option, il est quand même intéressant de se poser la question suivante : devrait-on échanger Carey Price?
L'opinion n'a aucune limite, mais dans ce cas-ci, la question devrait plutôt être « En quoi échanger Carey Price ferait du Canadien une meilleure équipe? » La réponse ne vient pas vraiment. Non, il ne serait vraiment pas évident de progresser en se débarrassant du gardien le mieux payé du circuit. Voici pourquoi.
D'abord, comme la phrase précédente le souligne, Price est le cerbère commandant sur le plus haut salaire à travers la LNH. Pour Montréal, ce sont 10,5 millions de dollars qui sont consacrés, sur le plafond salarial, au numéro 31. On parle d'environ 13 % de la marge totale de l'équipe. Imaginez donc que ce serait aussi le cas des autres organisations.
Avec le plafond qui refuse de monter, il serait fort surprenant qu'un club se paye un gardien avec un salaire semblable sans offrir un contrat équivalent, ce qui réduit considérablement la valeur de Price sur le marché des transactions. Si on compare le récit à celui de Marc-André Fleury, on constate que l'histoire est bel et bien réelle.
En effet, les Golden Knights avaient tenté par tous les moyens d'échanger le gardien québécois et l'équipe d'expansion de 2017 n'a vu aucune transaction les rendant meilleurs. Résultat : ils ont conservé le triple champion de la Coupe Stanley et, en ce moment, le numéro 29 a une moyenne de 1,55 but alloué par match ainsi qu'un taux d'efficacité de 0,942, et ce, en onze duels.
Dans leur cas, le mieux à faire, c'est de ne rien faire.
De plus, il ne faut pas oublier que Price détient une clause de non-mouvement dans son contrat. Pour résumer autrement, Marc Bergevin ne peut conclure aucune transaction l'impliquant sans qu'il le souhaite ou l'accepte.
Pensons-y un instant. Le principal concerné est âgé de 33 ans, il a une famille et une vie stable dans la Belle Province depuis la saison 2007-2008. De plus, il a désormais une très bonne équipe devant lui, alors en quoi l'intérêt d'être échangé pourrait lui traverser l'esprit?
Même si Price demandait une transaction et que des clubs étaient intéressés, en quoi cette alternative pourrait être bénéfique pour le Bleu-Blanc-Rouge? Dans les faits, aucune transaction l'impliquant ne plairait au DG du CH, qui, avouons-le, n'a pas l'habitude de perdre un échange.
Son salaire, son âge et ses moments difficiles font actuellement de lui un élément ne valant pas grand chose sur le marché, ce qui fait que Montréal serait perdant de le forcer à déménager.
D'un autre côté, rappelons-nous la transaction de Patrick Roy. Jocelyn Thibault, Martin Rucinsky, Andrei Kovalenko, aucun de ces noms n'a pu indiquer que Réjean Houle était gagnant de réaliser un tel échange. En quoi serait-il bon de refaire l'erreur 25 ans plus tard?
Finalement, par qui remplacerait-on le grand gardien de but? Jake Allen offre des performances au-delà des attentes et de ses habitudes, mais ses succès s'expliquent-ils justement parce qu'il joue seulement un match sur trois environ? Si l'on peut considérer Allen comme un second portier de luxe, il n'a pas de pression et ne joue pas beaucoup. Rien n'indique donc qu'il peut occuper un rôle de premier plan.
Ce serait encore moins le cas de Cayden Primeau. Même si le jeune espoir a le potentiel de remplacer Price, il ne peut le faire maintenant avec seulement deux matchs en LNH sous la cravate, affrontements qu'il a disputés il y a plus d'un an. On a la preuve que même un Carey Price qui n'est pas à son top est plus utile qu'un Carey Price sous d'autres cieux.