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Une grande première dans la LNH lors du match Canadiens-Hurricanes

PUBLICATION

25 mars 2019  (7h55)
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Hier soir, un match a été décrit en crie des plaines pour le Aboriginal People's Television Network (APTN).

Il s'agissait d'une étape importante, selon un analyste de hockey, afin de préserver les langues autochtones. Cela ouvre une porte que d'autres vont assurément suivre!

La description de la rencontre avait été confiée à Clarence «Tsi-boy » Iron, un animateur radio expérimenté qui a ainsi réalisé son plus grand rêve. Lorsqu'il était plus jeune, ce dernier n'avait pas le droit de parler crie à l'école.

L'une de ses anciennes camarades de classe se souvient cependant qu'il avait l'habitude de décrire, jeu par jeu, tous les matchs de hockey.

C'est donc avec une immense fierté qu'elle l'a écouté décrire, cette fois-ci, une rencontre de la LNH à la télévision nationale; Tsi-boy s'y était préparé depuis si longtemps!

« Si la Soirée du Hockey au Canada veut que je le fasse chaque samedi, je relève le défi » a affirmé Iron qui a, évidemment, fort apprécié son expérience.

Il a d'ailleurs décrit la rencontre avec professionnalisme et enthousiasme au grand plaisir de ses auditeurs, particulièrement les plus âgés qui ont suivi la description avec fierté et émotion, mais aussi un peu d'incrédulité face à un événement qu'ils n'auraient jamais cru pouvoir vivre un jour.

Iron n'était cependant pas seul dans le studio de Winnipeg d'où il a effectué la description. En effet, John Chabot, un ancien centre de la LNH, Earl Wood, un musicien, et l'enseignant cri Jason Chamakese, s'étaient joints à lui pour commenter et analyser la rencontre.

Iron était le descripteur, Chabot commentait en anglais ; propos traduits par ses collaborateurs. Quant à Wood, à droite, il agissait à titre d'animateur en plus d'être intervieweur entre les périodes tandis que Chamakese, à gauche, agissait à titre d'invité.

Ce dernier a d'ailleurs clos cette soirée mémorable en interprétant un jolie mélodie sur sa flûte amérindienne (CreeIndian flute) alors que des images des faits saillants de la rencontre étaient présentées en rafale sur l'écran.

Si le nom John Chabot, vous semble familier, vous avez raison. Ce centre, né le 18 mai 1962 à Summerside, dans l'Île-du-Prince-Édouard, a, en effet, été repêché au 40e rang en 1980 par le Canadien de Montréal avec qui il s'est aligné durant deux saisons.

Par la suite, il a joué pour les Penguins puis les Red Wings avant de s'expatrier, après avoir disputé 508 matchs dans la LNH, en Europe où il a terminé sa carrière en 2001.

En plus de jouer dans la ligue nationale, il a aussi été, durant quatre années, entraîneur-adjoint des Olympiques de Gatineau (Olympiques de Hull) avec lesquels il a participé à deux finales de la Coupe Mémorial.

Chabot a ensuite été l'entraîneur-chef des Titans d'Acadie-Bathurst durant deux saisons avant de se joindre aux Islanders de New York à titre d'entraîneur-adjoint durant deux saisons. Chabot a aussi été entraīneur dans la série « Hit the Ice » sur le réseau APTN.

Cette série télé-réalité suit les camps d'entraînement et les matchs d'essais de jeunes joueurs autochtones issus de partout au Canada.

Elle est une belle vitrine pour ces joueurs qui augmentent ainsi leurs chances d'être repérés par une ligue junior ou professionnelle.

Brady Keeper, un défenseur Crie de Cross Lake au Manitoba, est le premier participant de l'émission à avoir signé, la semaine dernière, à l'âge de 22 ans, un contrat de deux ans avec les Panthers de la Floride.

John Chabot est un descendant des premières nations Kitigan Zibi Anishinabeg, au nord d'Ottawa, dont la langue maternelle est l'Algonquin. Malheureusement, il n'en parle que quelques mots.

Il a donc été le seul du groupe à commenter la rencontre en anglais, commentaires que ses confrères s'empressaient de traduire en crie pour leurs auditeurs.

« Quand on s'attarde aux revendications des gens concernant leurs traditions et leur héritage, tout se ramène à la langue » a affirmé Chabot. À son avis, il est un parfait exemple qui illustre l'importance de préserver les langues autochtones.

« Nous tentons de réintroduire nos langages dans plusieurs communautés où elles ont glissé dans l‘oubli durant ces dernières années »
a-t-il poursuivi.

Le fait de présenter cette rencontre à la télévision nationale est fantastique, selon lui, car elle leur offre une opportunité de faire savoir à leurs jeunes que leur langage est valorisé.

La rencontre d'hier n'est cependant pas le premier match en langue autochtone canadienne à avoir été diffusé. En effet, le 30 janvier 2010, le match entre le Canadien et les Sénateurs a été présenté en inuktitut.

Et ça ne s'arrête pas là! La CBC a, en effet, introduit des langues autres que le français et l'anglais dans les matchs de hockey dont elle détenait les droits nationaux.

Il y a plus de dix ans, elle a commencé par le punjabi; Rodgers, détenteur actuel des droits continue à présenter les matchs du samedi soir et les séries éliminatoires sur OMNI.

La CBC a aussi expérimenté avec le mandarin, le cantonais et l'italien. Enfin, il y a trois marchés dans la LNH, Los Angeles, Chicago et Las Vegas, dont les rencontres sont diffusées en espagnol.

Écoutez ici quelques extraits de la rencontre tels que décrits par Clarence « Tsi-boy » Iron :

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