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Un talent remarquable, mais une petite taille immanquable... Quel sort pour cet excellent Québécois?

PUBLICATION
Charles-Antoine Nicol
6 juillet 2020  (11h50)
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Il y a quelques années déjà, les gros joueurs avaient la cote dans le hockey professionnel, surtout lorsque le jeu physique était un élément majeur dans le déroulement d'un match.

Or, avec le temps, cette philosophie adoptant un style robuste a laissé place à la vitesse du jeu et à la créativité sur la patinoire, ce qui a notamment permis à plusieurs petits joueurs talentueux de se faire une place dans la LNH.

Pensons ici à Brendan Gallagher, Johnny Gaudreau, Brad Marchand, Viktor Arvidsson, Alex DeBrincat et Martin St-Louis, pour ne nommer que ceux-là.

Cela dit, certains doutes subsistent encore dans la tête des divers dirigeants et recruteurs à travers la LNH concernant la petite taille de certains athlètes, surtout lorsque vient le temps d'en faire leur sélection au repêchage annuel.

C'est d'ailleurs cet aspect frileux des formations de la LNH qui a fait en sorte que l'excellent centre des Voltigeurs de Drummondville, Xavier Simoneau, a été ignoré au repêchage l'an dernier.

Toutefois, le principal intéressé a de nouveau connu une progression significative qui, combinée à son habileté de meneur d'hommes, pourrait potentiellement attirer une formation lors de la prochaine séance de sélection :

De prime abord, à en croire les propos de son entraîneur Steve Hartley, tout le monde souhaite avoir un Xavier Simoneau dans sa formation :

« Honnêtement, il n'y en a plus des tonnes comme lui, s'épate son entraîneur Steve Hartley. Des gars qui sont aussi rassembleurs, qui mènent par l'exemple, qui font toutes les bonnes choses, qui ont à c½ur tous leurs coéquipiers. Pour moi, c'est un des meilleurs leaders que j'ai vus dans mes huit années dans le junior majeur. C'est vraiment une personne exceptionnelle. »

Et ce n'est pas l'avis d'un seul homme. Tout comme Hartley, le directeur général de l'équipe, Philippe Boucher, et son coéquipier William Dufour reconnaissent les immenses qualités de leur capitaine :

« On ne s'en était jamais caché. Depuis qu'il est arrivé ici à 16 ans, on a toujours pensé qu'éventuellement, Xavier serait le capitaine de cette équipe. » - Steve Hartley

« Sa passion pour son sport et l'énergie qu'il déploie dans chacun de ses matchs... il fait tout correctement. C'est un leader hors-pair pour nous. Quand tu joues avec un gars comme Xavier, que tu le vois se donner sans réserve, c'est vraiment contagieux pour tout le monde dans une équipe. Je pense que c'est sa plus belle qualité. » -Philippe Boucher

« C'est un excellent leader. Il avait peut-être juste 18 ans, mais c'est lui qui parlait dans la chambre et tout le monde l'écoutait. C'est rare pour un gars de cet âge-là. Et sur la glace, il travaille extrêmement fort. Il a pris l'équipe en main. C'était vraiment notre joueur clé cette année et selon moi, il était parmi les cinq meilleurs joueurs de la ligue. »
- William Dufour

Et comment s'évalue le principal intéressé, qui a connu une saison tout de même exceptionnelle avec une récolte de 89 points en 61 joutes et ce, même s'il n'est âgé que de 18 ans?

« Honnêtement, j'ai eu une bonne saison au niveau personnel. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. On a perdu beaucoup de gars durant l'été après la grosse saison qu'on avait eue. Je suis arrivé au camp un peu dans l'inconnu, mais aussitôt arrivé, j'ai vu qu'il y avait des gars qui étaient prêts à jouer. »

« On n'est pas fou, enchaîne-t-il. Tout le monde voyait les commentaires, les analyses que le monde faisait sur notre saison, comme quoi on n'allait probablement même pas faire les séries, qu'on n'aurait même pas dix victoires dans toute l'année. Ça nous a donné une énergie de plus. Oui, on a mangé des volées, mais on se relevait toujours en équipe après. Et on en a battu, des grosses équipes. »

D'ailleurs, si les Voltigeurs sont parvenus à vaincre ces dites grosses équipes, c'est en raison du leadership de Simoneau, du moins, de l'avis de son entraîneur :

« Sur la glace, c'est dur de regarder un gars comme lui, qui est aussi compétitif à toutes ses présences, à toutes les pratiques, qui te regarde et qui te dit : "On va gagner, suivez-moi", et de ne pas vouloir travailler toi aussi. Il est en grande partie responsable des succès de notre équipe cette année, la raison pour laquelle on a été en mesure d'en surprendre plusieurs », dit Hartley.

Toutefois, le jeune homme natif de Saint-André-Avellin est, comme nous vous le mentionnions d'entrée de jeu, un petit joueur de hockey, comme l'en témoigne ses 5 pieds 6 pouces et 169 livres répertorié par la Centrale de recrutement de la LNH.

Cependant, son coéquipier, William Dufour, se dit impressionné de l'habileté de son capitaine à renverser des joueurs adverses :

« C'est un petit attaquant, mais quand il prend la rondelle et que tu essaies de lui enlever, c'est quasiment impossible. Il peut aussi finir ses mises en échec. À moment donné, tu ne t'en attends pas et le gars revole comme tu n'as jamais vu ça. Il serait prêt à mettre sa face devant le puck pour bloquer un lancer. L'an passé, je me souviens, un gars dans son équipe s'était fait frapper dans le dos par un gars de 6 pieds 4 et il était allé se battre avec. Il n'a peur de rien et il est tout le temps là pour ses coéquipiers. »

Malheureusement, l'avis des recruteurs à son égard semble assez pessimiste, comme le démontre l'opinion de ces deux dépisteurs sondés par le RDS.ca :

« C'est un excellent joueur de hockey, expose d'entrée de jeu un évaluateur d'un club de l'Association Est. Son sens du jeu est de niveau LNH. C'est un leader, un gars avec une superbe éthique de travail et une excellente personne. Mais il fait 5 pieds 6 et il n'est pas extrêmement rapide pour son gabarit. Il est vif, mais il ne patine pas comme Martin St-Louis, disons. Les petits joueurs comme lui, tu aimerais qu'ils aient plus de rapidité. »

« Je ne pense pas qu'il va être repêché, parce que ses carences au niveau de sa force et de son coup de patin lui seraient plus coûteuses à l'autre niveau, estime notre autre espion, qui envoie ses rapports à une équipe de l'Ouest. Mais ça peut être un beau projet parce qu'il a une attitude A-1, il est super combatif, il n'arrête jamais et avec la rondelle, il est vraiment bon. Je le vois plus comme un joueur qui va jouer junior à 19 ans et qui, à 20 ans, pourrait sortir avec un contrat de la Ligue américaine. »

« Je pourrais facilement voir quelqu'un le choisir comme c'est arrivé à [Rafaël] Harvey-Pinard l'année passée, renchérit le premier interrogé. Il me fait beaucoup penser à Harvey-Pinard. C'est peut-être un gars qui va se faire prendre tard et qui va déjouer les pronostics à cause de sa force de caractère. Je l'aime beaucoup. C'est un excellent joueur. Pour une équipe junior, ça vaut de l'or. Pour la LNH, c'est moins certain, mais je ne parierais pas contre lui juste à cause de la personne qu'il est. »

Bref, il ne faudrait pas s'étonner de voir Xavier Simoneau de nouveau être ignoré en 2020.

Cependant, nous sommes assurément d'avis que si une formation de la LNH tentait sa chance sur ce jeune meneur d'hommes d'exception à la vision du jeu et la détermination hors normes lors des rondes cinq à sept, cette courageuse équipe pourrait en retirer d'importantes dividendes dans un futur à moyen terme.

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