Une simple défaite qui n'est cependant pas si anodine, puisqu'elle prolonge à 11 rencontres la série sans victoire des Ducks. En effet, des derniers n'ont pas eu l'occasion de se réjouir depuis le 17 décembre 2018.
Depuis qu'ils ont remporté la Coupe Stanley en 2007, les Ducks ont toujours participé aux séries sauf à une occasion, soit en 2009-2010.
L'an dernier, ils ont cependant été éliminés en 4 matchs par les Sharks de San Jose en première ronde des séries. Devant une élimination aussi précoce, les partisans s'attendaient probablement à ce qu'il y ait des changements. Et il y en a eu... un peu.
Certains ont quitté l'organisation, dont François Beauchemin, qui a pris sa retraite, mais il ne s'agissait pas de joueurs de premier plan, mais plutôt de joueurs de soutien facilement remplaçables.
L'équipe n'ayant pas été épargnée par les blessures (plus de 300 matchs ratés par les joueurs des Ducks l'an dernier), cette malchance ne pouvait assurément pas se poursuivre deux années de suite.
C'est probablement ce qu'en a conclu Bob Murray, le vice-président exécutif et directeur général des Ducks, puisqu'il n'a pas été tellement actif durant la saison morte, se contentant de greffer des joueurs de soutien au noyau déjà en place.
Il a ainsi fait signer des contrats à deux attaquants, Brian Gibbons et Carter Rowney, ainsi qu'aux défenseurs Andrej Sustr et Luke Schenn. Gibbons et Rowney, qui avaient remporté la Coupe Stanley avec les Pingouins de Pittsburgh en 2017, devaient améliorer le 4e trio.
Quant à Sustr et Schenn, ils devaient ajouter de la profondeur à la brigade défensive des Ducks, qui était déjà passablement solide. En début de saison, les espoirs étaient donc permis, mais qu'en est-il à l'heure actuelle?
Les Ducks, qui avaient jusqu'à maintenant réussi à se maintenir au 8e rang de la Conférence de l'Ouest, conservant ainsi la dernière position donnant accès aux séries, viennent d'en être délogés par le Wild du Minnesota.
Ceux-ci ont le même nombre de points au classement que les Ducks, mais ont disputé deux rencontres de moins; l'écart entre les deux équipes pourrait donc s'accroître.
Même si les Ducks sont encore dans la course, l'équipe doit absolument se ressaisir afin de retrouver rapidement le chemin de la victoire. Est-ce qu'un changement d'entraîneur-chef serait alors la solution?
Dimanche soir, à l'issue de la défaite des siens, Bob Murray a mentionné que, pour le moment, il n'envisageait pas de changement dans son personnel d'instructeurs.
Il préfère maintenir son attention sur les joueurs afin de voir lesquels augmenteront l'intensité de leur jeu dans les circonstances.
Mais est-il encore du même avis ce matin, alors que son équipe n'est plus dans les séries? La saison est évidemment loin d'être terminée et les Ducks ont amplement le temps de redresser la barre, mais Murray doit-il pour autant faire preuve de patience à l'égard de son entraîneur-chef?
Randy Carlyle en est, en effet, à son deuxième séjour à la barre de l'équipe; c'est lui qui était d'ailleurs en poste lorsque les Ducks ont remporté la seule Coupe Stanley de leur histoire.
Après avoir quitté l'équipe pour aller diriger les Maple Leafs de Toronto en 2011-2012, il est revenu à Anaheim quatre ans plus tard, soit en 2016-2017.
Deux ans plus tard, les partisans sont cependant en droit de se demander si son message passe toujours. Mais est-il vraiment le seul responsable des déboires de l'équipe? Après tout, il ne peut envoyer sur la glace que les éléments qui lui sont fournis.
Les Ducks ont le même noyau de joueurs depuis plusieurs saisons et le seul responsable de ce fait est Murray lui-même, puisqu'il en est le directeur-général depuis le 12 novembre 2008, donc depuis 10 ans.
Même si, sous sa gouverne, l'équipe a un excellent taux de participation (91,7 %) à la valse du printemps, elle n'a jamais réussi à remporter de nouveau les grands honneurs. Randy Carlyle est-il donc vraiment l'homme à blâmer?
Ne serait-il pas plus juste de demander à Murray de rendre des comptes pour les insuccès de l'équipe? Ce dernier doit assurément commencer à sentir la soupe chaude.
Devant la possibilité de perdre son poste, Murray s'activera-t-il afin d'améliorer l'équipe avant la date limite des transactions du 25 février 2019, à 15 h, quitte à se retrouver au chômage, ou fera-t-il volte-face en congédiant son entraîneur-chef?
C'est habituellement l'option que choisissent les DG en pareilles circonstances pour acheter du temps et ainsi sauver leur propre emploi.
Espérons, pour Randy Carlyle, que Murray ne suive pas la tendance, sinon le malheureux rejoindra bientôt la liste des entraîneurs-chefs en quête d'un travail.
Si vous étiez à la place de Bob Murray, que feriez-vous? Chercheriez-vous du renfort? Congédieriez-vous Randy Carlyle?