Le lauréat cette saison fut Phillip Danault et il mérite amplement cette reconnaissance. Si ce trophée avait été offert à tous les membres de l'organisation, l'entraineur des défenseurs, Luke Richardson, aurait très bien pu concurrencer l'attaquant québécois.
Comme nous le rappelle Arpon Basu dans un récent article paru sur le site The Athletic, l'ancien arrière est l'incarnation même du héros obscur. Le nouvel entraîneur des défenseurs du Canadien a eu un impact certain dans les succès de l'équipe cette saison.
La plupart des gens ne s'en rendent pas compte, mais, sans le savoir, nous voyons à chaque partie que l'apport de Richardson en était le principal responsable.
Lorsque nous avons vu l'alignement du Canadien en septembre dernier, surtout les défenseurs, peu de gens donnaient cher de la peau de l'équipe durant la saison 2019-2020.
Tous pensaient que la défensive du CH allait être la plus grande faiblesse de l'équipe, surtout qu'aucun défenseur gaucher de premier plan en faisait partie. Pourtant, Richardson a fait en sorte que, dans le pire des cas, les défenseurs ne soient pas un facteur.
Cette saison, rares furent les erreurs flagrantes de la part des défenseurs qui ont provoqué un but direct de l'adversaire.
Si l'attention au niveau des entraineurs adjoints a surtout été envers Kirk Muller (pour l'avantage numérique) et pour Dominique Ducharme (le nouveau venu de la LHJMQ), Richardson, de son côté, s'occupait tranquillement de ses affaires en aidant à transformer la plus grande faiblesse du Canadien en facteur nul.
Et puisque les adjoints n'ont pas le droit de parler aux médias (sauf exceptions), Richardson n'a jamais obtenu la reconnaissance qu'il méritait.
Les défenseurs de l'équipe adorent travailler avec Richardson, en particulier pour son calme légendaire.
« Honnêtement, je ne l'ai jamais entendu crier une seule fois. Jamais. En lui parlant, il est très calme. Il utilise beaucoup ses mains pour vous montrer comment faire quelque chose, il utilise le iPad s'il le faut. Mais tout en lui est si calme. » - Victor Mete
Kulak est le mieux placé pour parler du calme de son entraineur. Le 14 mars dernier, alors que le CH jouait une mauvaise partie et que Price aidait ses coéquipiers à conserver un match nul de 1-1, Kulak était sur la glace alors que Anders Lee a marqué ce qui s'est avéré être le but victorieux avec 2:57 à faire en temps réglementaire. Kulak a fait une erreur de couverture sur le but (il n'était pas le seul) et l'a vraiment mal pris.
Richardson a eu un énorme impact sur la suite des choses et sur la confiance de Kulak. En effet, l'entraineur adjoint a renvoyé le jeune défenseur sur la glace 32 secondes après le but de Lee et il y était de nouveau pour les 55 dernières secondes de la période réglementaire.
Richardson n'a pas hésité à remettre sur la glace son défenseur qui venait de se faire marquer un but crève-coeur. C'est la façon de faire de Richardson, il l'a fait toute la saison et ceci a eu un effet énorme.
Ce calme provenant de l'entraineur sera primordial durant les prochaines années. Le Canadien n'a pas énormément d'espoirs en défense et il faudra être patient avec ces derniers et s'assurer de bien les développer sans trop baisser leur confiance.
Le développement des Romanov, Brook et Fleury sera primordial pour le futur de l'équipe. Le calme de Richardson lorsqu'ils seront avec le CH sera important et rassurant.