Le gazon n'est pas toujours plus vert chez le voisin
Bâtir par le repêchage... Ce fût le principal mandat de Marc Bergevin lors de son arrivée avec le Canadien en 2012, alors qu'il parlait d'un plan quinquennal solide.
Cependant, les prouesses de certains joueurs, comme Carey Price par exemple, ont fait du Canadien une équipe meilleure sur la glace que sur papier, ce qui donnait au DG des choix tardifs de première ronde avec lesquels bâtir l'avenir.
Les blessures de Price et les performances en deçà des attentes de la part de certains joueurs dans les dernières années ont ouvert la porte à une vague d'espoirs très prometteurs.
Il faut dire que Bergevin a aussi fait l'acquisition de plusieurs de ces choix et espoirs en effectuant de bonnes transactions, comme celle de Max Pacioretty.
Si l'on recule de quelques années, il fût un temps où les premiers choix du Tricolore étaient une catastrophe. Bob Gainey, Pierre Gauthier, Marc Bergevin et Trevor Timmins ont tous été blâmés à tour de rôle pour les insuccès de l'équipe à ce chapitre.
En effet, les choix de première ronde du Canadien depuis 2010 n'ont pas été très salutaires pour l'équipe. Sur 10 sélections, seulement quatre font encore partie de l'organisation, dont Michael McCarron, en qui nos espoirs sont presque totalement révolus.
- Jarred Tinordi (2010) joue dans la LAH;
- Nathan Beaulieu (2011) joue comme 6e-7e défenseur à Winnipeg;
- Alex Galchenyuk (2012) a été échangé deux fois et est maintenant un membre des Penguins de Pittsburgh;
- Michael McCarron (2013) est une éternelle énigme et n'a jamais été en mesure de faire sa place dans la LNH;
- Nikita Scherbak (2014) joue maintenant en KHL;
- Noah Juulsen (2015) est entre l'arbre et l'écorce, démontrant de belles choses au niveau de la LNH, mais les blessures ne l'ont pas épargné;
- Mikhail Sergachev (2016) a été échangé contre Jonathan Drouin;
- Ryan Poehling (2017) pourrait s'avérer être un vol de sa cuvée;
- Jesperi Kotkaniemi (2018) est rien de moins que le centre de premier trio d'avenir;
- Cole Caufield (2019) pourrait devenir le meilleur marqueur de sa cuvée et un excellent marqueur dans la LNH.
Malgré les années sombres, on peut voir l'amélioration dans les dernières années.
Parfois, lorsque l'on regarde dans la cour du voisin, le gazon n'est pas plus vert que chez nous, et les Blackhawks de Chicago en sont un bel exemple.
Tous leurs choix de première ronde de 2011 à 2017 ont été échangés.
Avec l'échange audacieux que Bowman a réalisé hier, impliquant Henri Jokiharju, la fiche des Hawks est encore moins reluisante que celle du Tricolore.
De plus, les acquisitions faites lors de ces échanges laissent à désirer :
- Mark McNeill (2011) a été échangé en 2017 contre Johnny Oduya, ce qui fût un bon échange;
- Phillip Danault (2011) a été échangé aux Canadiens de Montréal contre Dale Weise et Thomas Fleischmann;
- Teuvo Teravainen (2012) fût échangé contre des choix de 2e et 3e rondes;
- Ryan Hartman (2013) fût échangé contre des choix de premier et 4e tours ainsi qu'un espoir, ce qui fût un bon échange.
- Nick Schmaltz (2014) fût échangé contre Dylan Strome et Brendan Perlini;
- Premier choix 2015 fût échangé aux Coyotes contre Antoine Vermette;
- Premier choix 2016 fût échangé contre Andrew Ladd;
- Henri Jokiharju (2017) vient d'être échangé contre Alex Nylander.
On peut voir, ici, hors de tout doute, que, malgré les trois Coupes Stanley gagnées par les Blackhawks, il n'est pas toujours facile de bâtir par le repêchage lorsque son équipe termine dans les meilleures de la ligue. Le bon côté est que l'avenir est prometteur pour les deux équipes.
