Mais, ce qui a surtout causé une onde de choc, c'est que l'équipe de l'heure a été balayée. Ouf!
Probablement pas, mais, regardons tout de même, d'un peu plus près, ces clubs qui, après avoir connu l'euphorie en terminant au sommet ont connu l'agonie de la défaite; preuve que même les meilleures équipes peuvent parfois trébucher!
Dans l'histoire de la LNH, dix équipes ont, en effet, tout comme le Lightning, terminé la saison régulière au sommet de la ligue sans parvenir à remporter la Coupe Stanley cette année-là; passant si près et en même temps si loin du précieux trophée. Cet article, la partie 1 de 2, vous présente, par ordre chronologique, les cinq premiers clubs :
1 - Bruins De Boston de 1929-1930
Durant leur saison, ils ont présenté un bilan de 38-5-1 (,875). Leur pourcentage de victoires est un sommet inégalé dans l'histoire de la Ligue. Ils ont terminé le calendrier régulier 30 points devant les Blackhawks de Chicago, leur plus près poursuivant. Il s'agit du plus important écart entre les deux clubs de tête de l'histoire de la LNH.
L'équipe comptait sept joueurs, dont Dit Clapper et Eddie Shore, qui ont éventuellement été élus au Temple de la renommée.
Leur premier trio composé de Clapper, Clooney Weiland et Dutch Gainor, surnommé la « Dynamite Line », a marqué autant de buts (102) que tous les joueurs des Pirates de Pittsburgh (Entrée dans la LNH le 7 novembre 1925, l'équipe a été vendue en 1928 puis déménagée à Philadelphie après leur saison désastreuse de 1929-1930 pour devenir les Quakers de Philadelphie. L'équipe a été dissoute le 5 mai 1936).
À cette époque, la patinoire du Boston Garden était la plus petite de la ligue ce qui leur a conféré un avantage indéniable. Ils ont, en effet, remporté 20 rencontres consécutives à domicile. Ce record a perduré jusqu'en 2011-2012. Cette année-là, les Red Wings de Détroit en ont gagné 23.
Les Bruins ont été balayés en finale de la Coupe Stanley par les Canadiens de Montréal; il s'agissait alors d'une série deux de trois.
2 - Canadiens de Montréal de 1944-1945
Cette année-là, l'équipe, menée par le brio de la « Punch Line » (Richard, Lach et Blake), a présenté un bilan en saison régulière de 38-8-4 (,800). L'une des éditions les plus célèbres de l'histoire du Canadien de Montréal et de la LNH, alignait, dans ses rangs, six joueurs, dont Toe Blake, Elmer Lack, Émile « Butch » Bouchard et Maurice « Rocket » Richard, qui sont tous des membres du Temple de la renommée.
C'est cette année-là que ce dernier a marqué 50 buts en 50 matchs; un record mythique que les marqueurs talentueux tentent de réaliser, ou surpasser, depuis.
Pour la 2e fois dans l'histoire de la LNH, les trois membres d'un trio se sont emparés des trois premiers rangs du classement des pointeurs du circuit (Lach 80 points, Rocket 73 points, Blake 67 points). Quant à l'équipe, elle a dominé la ligue à tous les chapitres dont le plus de buts marqués (228), le moins de buts alloués (121) et le plus haut total de minutes de pénalité (376).
Ils ont été éliminés en première ronde, soit en demi-finale, en six rencontres par les Maple Leafs de Toronto (24-22-4), l'équipe qui leur avait donné le plus de fil à retordre durant la saison régulière; une équipe qui a vaincu les Red Wings de Détroit en sept en finale pour remporter la Coupe Stanley.
3 - Bruins de Boston de 1970-1971
À l'exception de l'édition des Oilers d'Edmonton des années ‘80, cette équipe a présenté l'attaque la plus explosive de l'histoire de la LNH (Moyenne cumulative de 5,12 buts/rencontre).
Cette année-là, Phil Esposito a établi un record pour les buts (76) et les points (152). Quant à la brigade défensive, elle comptait parmi ses rangs un certain Robert Gordon « Bobby » Orr, un gagnant des trophées Norris et Hart. De plus, quatre joueurs de l'équipe, soit Orr, Esposito, John « Johnny » Bucyk et Ken Hodge, ont atteint le plateau des 100 points.
Les Bruins se sont cependant butés au jeune gardien-recrue des Canadiens, un certain Ken Dryden, qui a permis à son équipe d'éliminer les champions en titre en sept rencontres au premier tour. Le Tricolore a éventuellement remporté la Coupe Stanley. Même si les Bruins ont remis la main sur le précieux trophée l'année suivante, l'équipe qui est considérée comme la meilleure édition des Bruins de cette époque n'y est pas parvenue.
4 - Flyers de Philadelphie de 1979-1980
Après avoir subi la défaite lors du deuxième match de la saison, les « Broad Street Bullies » ont connu une séquence de 35 rencontres sans défaite; un record du sport professionnel nord-américain qui n'a jamais été, jusqu'à ce jour, égalé ou surpassé.
L'équipe comptait dans ses rangs, Robert « Bobby » Clarke, Brian Propp, Ken Linseman, William « Bill » Barber, Reginald « Reggie » Leach et Richard « Rick » MacLeish, pour ne nommer que ceux-là.
Au début de janvier, le club a aussi connu une série de 11 matchs sans défaite terminant la saison avec une fiche de 48-12-20 (116 points). Ils ont cependant été éliminés en six par les Islanders de New York en finale suite au but en prolongation de Robert Thore « Bob » Nystrom. Une première Coupe Stanley pour les Isles qui en ont éventuellement remporté quatre consécutives.
5 - Oilers d'Edmonton de 1985-1986
Après avoir soulevé la Coupe Stanley en 1984 et 1985, les Oilers semblaient en voie de réaliser un triplé. Après tout, Wayne Gretzky avait terminé la saison avec 215 points, un record intouchable. De plus, l'équipe comptait aussi trois autres marqueurs de 100 points ou plus; Paul Coffey 138 points (48B, 90P), Jari Kurri 131 points (68B,63P) et Glenn Anderson 102 points (54B,48P).
Le club, qui a été le premier récipiendaire du trophée des Présidents, avait marqué, en moyenne, 5,33 buts/rencontre; avant l'avènement de ce trophée, l'équipe terminant au sommet du classement recevait un prix en argent ou le trophée Prince-de-Galles. Les Oilers ont aussi été les premiers à être victimes de la fameuse malédiction qui semble affliger les gagnants.
En effet, le 30 avril 1986, lors du Match #7 de la finale de la section Smythe, Flames et Oilers étaient à égalité 2-2 à mi-chemin de la troisième période, lorsque Steve Smith a commis une erreur coûteuse et célèbre depuis ce jour. Il a dégagé la rondelle à travers l'enclave.
Malheureusement pour lui, et les Oilers, le disque noir a dévié sur le patin de Grant Fuhr, son propre gardien, pour se retrouver dans le fond de son filet. Ce but, crédité à Perry Smith, s'est avéré le but gagnant. Le Bleu-Blanc-Rouge a remporté la Coupe Stanley en défaisant les Flames en cinq.
Quel terrible cadeau d'anniversaire pour Smith qui célébrait, ce jour-là, son 23e anniversaire. De dépit, ce dernier a d'ailleurs, après la fin de la rencontre, fracassé son bâton sur le banc. L'année suivante, lorsque les Oilers ont remis la main sur la Coupe, Gretzky, à titre de capitaine, a été, comme le veut la coutume, le premier à soulever le trophée; le joueur à qui il l'a remis ensuite n'était nul autre que Smith. Un geste tout à l'honneur, mais non surprenant, de « La Merveille »!
L'édition de 1981-82 des Oilers aurait, elle aussi, pu figurer sur cette liste. Cette année-là, Gretzky avait pulvérisé le record du Rocket en marquant 50 buts en 39 rencontres pour terminer la saison avec un total de 92 filets, un record qui ne sera probablement jamais égalé ou surpassé; loin s'en faut!
Les Oilers ont cependant été éliminés en première ronde par les Kings de Los Angeles. Durant cette série, un match, surnommé « Le Miracle sur Manchester » a marqué les annales de la LNH. Lors de cette rencontre, les Kings tiraient, en effet, de l'arrière par cinq buts en troisième période, mais Los Angeles, contre toute attente, a comblé ce déficit avant de remporter la victoire en prolongation. Cette année-là, les Islanders de New York ont soulevé la Coupe Stanley en balayant les Canucks de Vancouver.
Voici donc les cinq premières équipes, et on pourrait même dire les six, à avoir connu un sort similaire au Lightning de Tampa Bay. Et, si on se fie à ce que celles-ci ont accompli l'année, ou les années, suivante, les joueurs de Bolts et leurs partisans ne doivent pas jeter la serviette ni désespérer.
Demain, dans la seconde partie de l'article, nous regarderons d'un peu plus près les cinq autres. Selon vous, quelles équipes font partie de ce club sélect peu enviable?
Crédit : NHL.com
Les 10 meilleures équipes à ne pas avoir soulevé la Coupe Stanley