Dans un match disputé contre les Bruins de Boston, les Canadiens tirent de l'arrière 2 à 0 en début de deuxième période.
Le Tricolore est déjà en avantage numérique quand l'arbitre appelle une autre pénalité aux Bruins. Jean Béliveau, Maurice Richard et Bert Olmstead sont désignés par l'entraîneur et sautent sur la patinoire, confiants de pouvoir combler le retard au pointage.
À l'époque, les pénalités devaient s'écouler en entier avant que les joueurs fautifs puissent revenir sur la glace. La puissance offensive des Canadiens de Montréal s'en donnait donc à coeur joie! Jean Béliveau enregistra alors le tour du chapeau le plus rapide de l'histoire du club, soit en seulement 44 secondes, et ce, au cours du même avantage numérique!
Le grand numéro 4 complètera sa soirée de travail avec un quatrième but, à forces égales, pour mener les siens à la victoire.
À cause de la force de frappe dévastatrice de la Sainte-Flanelle qui râflait tout sur son passage, la Ligue nationale profita de l'été qui suivit pour présenter un projet d'amendement afin de changer le réglement concernant les pénalités.
Les dirigeants de la ligue demandèrent aux six équipes de se prononcer. Le vote est clair : cinq contre une (l'équipe montréalaise fut la seule à voter contre, bien sûr).
Le changement entra en vigueur dès la saison suivante : dorénavant, toute punition mineure se terminera dès que l'équipe adverse marquera un but.
Imaginez, aujourd'hui, si ce changement n'avait pas eu lieu...