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Jonathan Drouin est-il vraiment à blâmer?

PUBLICATION

25 septembre 2019  (11h44)
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À Montréal, le hockey n'est pas qu'un sport, c'est une religion.

Au fil du temps et des générations, les partisans se sont toujours associés à leurs idoles, que ce soit en se prenant pour eux en jouant au hockey dans la rue, ou bien en portant fièrement leur chandail.

Les Québécois sont reconnus pour être un peuple émotif, ce qui apporte son lot de positif et de négatif.

Nous pouvons adorer un joueur et lui donner une dose d'amour incomparable, mais nous pouvons aussi rabaisser, voir même piétiner d'autres joueurs qui n'atteignent pas les standards d'excellence souhaités.

C'est le cas de Jonathan Drouin, qui était voué à un avenir très prometteur lors de son stage junior, mais qui prend du temps à se mettre en marche dans la LNH.

Pourtant, nous sommes témoins de son grand talent depuis maintenant deux ans, mais ce que les partisans déplorent est son manque d'engagement. Et si ce n'était pas un manque de coeur, mais simplement une lacune à bien gérer quand utiliser ses atouts?

Certains joueurs prennent plus de temps que d'autres à se développer et ça semble être une tendance de la cuvée 2013.

Drouin a été sélectionné au 3e rang, tout juste derrière Aleksander Barkov et Nathan Mackinnon, mais il a pris plus de temps à faire le saut à temps plein dans la LNH, alors que les deux autres sont entrés dans le circuit Bettman à 18 ans sans jamais regarder derrière.

Si le talent brut des trois hommes est comparable, leur progression l'est tout autant. Mackinnon et Barkov ont tous deux éclos à leur 5e saison dans la grande ligue et Drouin en a maintenant complété quatre.

Il jouera sa 5e cette saison et si la tendance se maintient, il connaîtra sa part de succès. Sans dire qu'il se rapprochera des 100 points, le numéro 92 du Canadien pourrait bien connaître une saison au-delà des attentes.

Nathan Mackinnon a connu des saisons de 63, 38, 52 et 53 points avant d'éclore et d'atteindre les 97 points à sa 5e campagne. Si l'on fait le calcul, ce sont 206 points en 300 matchs, pour une moyenne de 0,69 point par rencontre lors de ses quatre premières années.

Aleksander Barkov connaît beaucoup de succès aussi depuis deux ans, ayant realisé 78 et 96 points, mais il a présenté des statistiques beaucoup plus modestes lors de ses quatre premières campagnes.

Ses saisons de 24, 36, 59 et 52 points, pour un total de 171 en 252 matchs, lui donnent une moyenne de 0,68 point par match lors de ce segment.

Quant à Jonathan Drouin, il a réalisé des saisons de 32, 53, 46 et 53 points pour un total de 184 en 301 rencontres, lui donnant une moyenne de 0,61 point par match.

Ce n'est pas si loin de ce que nous ont présenté ses deux prédécesseurs au repêchage de 2013, ayant realisé seulement 0,08 point de moins par rencontre que Mackinnon et 0,07 de moins que Barkov en moyenne.

Pour vous donner une idée, si l'on met cette moyenne sur une saison de 82 matchs, ça lui donnerait six points de moins que Barkov et sept de moins que Mackinnon, qui flirtent tous deux avec la barre des 100 points.

Bien sûr, l'attaque du Tricolore n'est pas aussi bien nantie que celles de l'Avalanche et des Panthers.

Drouin n'aura pas de Mikko Rantanen ou de Jonathan Huberdeau à ses côtés, mais s'il peut trouver le moyen de mettre ses énergies aux bonnes places et aux bons moments, il sera assurément le meilleur attaquant du Canadien pour encore plusieurs saisons.

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