À l'accoutumée, les différents DGs profitent du début du neuvième mois de l'année pour finaliser les petits dossiers qui se sont éternisés durant la saison morte avant que les camps d'entraînement ne s'entament quelques jours plus tard.
C'est notamment ce qu'avait fait Marc Bergevin il y a deux ans jour pour jour, alors qu'il avait finalement réglé un dossier qui perdurait depuis quelque temps : transiger le capitaine de l'équipe, Max Pacioretty.
En effet, le divorce était imminent en septembre 2018 et Bergevin en a profité pour transiger son numéro 67 vers Las Vegas, qui venait de conclure sa première saison dans la LNH.
En retour, le DG du Tricolore mettait alors la main sur un vétéran du nom de Tomas Tatar, qui peinait à trouver sa place dans la Ville du Vice et ce, après que son patron l'ait acquis en retour de trois choix au repêchage, dont un de premier tour.
Au lot, le décideur du CH amenait également à Montréal un jeune de 19 ans relativement méconnu du public dénommé Nick Suzuki, qui avait été la treizième sélection au total au repêchage de 2017, en plus d'un choix de deuxième tour pour l'encan de 2019.
Deux ans plus tard, les actifs impliqués dans la transaction ont chacun fait le petit bonhomme de chemin et à la lumière de ce que l'on a pu constater jusqu'à maintenant, les deux parties en sont ressortis gagnants 731 jours plus tard :
Penchons-nous du côté de Vegas d'entrée de jeu. Au moment de compléter la transaction, l'équipe venait d'atteindre la finale de la Coupe Stanley à sa toute première saison d'existence dans le circuit, s'inclinant contre les Capitals de Washington.
La formation d'expansion cherchait alors à demeurer compétitive pour les années à venir, ce qui la rendait confortable d'échanger de jeunes joueurs pour une aide immédiate. Ce support est devenu Max Pacioretty, l'un des joueurs les plus réguliers de la LNH en termes de production offensive.
Au moment de l'échange, Pacio avait à son actif cinq saisons de plus de trente buts dans sa carrière, ce qui faisait de lui un joueur de choix pour l'organisation des Golden Knights.
Bien qu'à sa première saison avec l'équipe, l'Américain de 6 pieds 2 pouces et 215 livres n'aura noirci la feuille de pointage qu'à 40 reprises, dont 22 fois dans la colonne des buteurs, il s'est bien repris en 2019-20, atteignant de nouveau ses standards habituels, avec 32 buts et 66 points en seulement 71 rencontres.
Sans l'arrêt imposé par la crise, Pacioretty aurait sans doute fracassé son record personnel en carrière en termes de points qui s'élève à 67 et qu'il avait réalisé deux fois au cours de sa carrière.
Les Knights désiraient être compétitifs particulièrement en éliminatoires et disons que l'ancien capitaine du CH leur rend un précieux service dans ce domaine jusqu'à maintenant.
C'est qu'au moment d'écrire ces lignes, l'ailier de 31 ans compte une récolte de 19 points en 20 parties d'après-saison depuis qu'il s'est joint aux Knights et l'équipe est présentement en finale d'association face aux Stars de Dallas, série étant égale 1-1.
Du côté de Montréal, la transaction fait passer Marc Bergevin pour un génie. En effet, dans la même transaction, le DG du Tricolore a acquis son meilleur pointeur des deux dernières saisons en plus du futur joueur de centre numéro un de l'équipe.
Regardons Tatar en premier lieu. À son arrivée à Montréal, le joueur slovaque n'avait pas atteint la barre des cinquante points depuis 2015.
Toutefois, placé dans un rôle offensif, l'ailier de 29 ans a obtenu 58 et 61 points lors des deux dernières campagnes, fracassant donc à deux reprises son record personnel depuis ses débuts dans la LNH.
Pour Nick Suzuki, inutile de mentionner que le jeune homme a prouvé à tous qu'il avait sa place dans la LNH à sa saison recrue.
En effet, le jeune joueur prolifique a profité de sa première campagne dans la LNH pour faire bonne impression. Ayant entamé la saison à l'aile du quatrième trio, le natif de London est devenu le centre numéro un des Canadiens lors des dernières séries éliminatoires, y récoltant sept points en dix rencontres.
En saison régulière, le jeune centre de 5 pieds 11 pouces et 201 livres a terminé au cinquième rang des pointeurs de l'équipe et sixième chez les recrues de la ligue avec une récolte de 41 points en 71 parties. Son intelligence sur la glace laisse croire le meilleur pour l'avenir de Nick Suzuki et parions qu'il devrait aider Montréal dans les prochaines années.
Cela dit, qu'est-il arrivé avec le choix de deuxième tour dans cette transaction? Marc Bergevin a cru bon de l'échanger contre un choix de troisième et un autre de cinquième tour lors de la même année et si au moment de l'échange, certains ont été surpris de la décision du DG, semble-t-il que la décision fut la bonne.
C'est qu'avec le choix de troisième tour obtenu, le Canadien a sélectionné un défenseur gaucher du nom de Mattias Norlinder et plusieurs experts dans le monde du hockey s'entendent pour dire que le jeune arrière est un vol et pourrait bien devenir un élément important dans la LNH d'ici quelques années.
Bref, à la lumière de ces faits, on remarque assez facilement qu'autant du côté de Montréal que de Vegas, les deux équipes ont obtenu ce qu'elle voulait pour le meilleur de leur club, à savoir de l'avenir pour l'une et du présent pour l'autre.
Il sera sans doute intéressant d'effectuer cet exercice année après année pour voir l'évolution de la transaction pour les deux clans, mais force est de constater qu'après deux ans, les deux clans sont gagnants.