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Dans le corps d'une petite peste se trouve un homme insatiable de victoire

PUBLICATION
Charles-Antoine Nicol
23 avril 2019  (10h06)
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Depuis son entrée dans la LNH, Brad Marchand s'est forgé une réputation de petite peste, voire de joueur salaud.

Néanmoins, lorsqu'on pense à l'originaire d'Halifax, l'appellation joueur d'élite n'est pas la première chose qui nous vient à l'esprit. Pourtant, c'est bien à cet échelon que s'élève maintenant le joueur des Bruins.

Non seulement il figure parmi les meilleurs joueurs du circuit Bettman, mais le numéro 63 est encore meilleur lors des grands matchs, où la pression et le jeu physique sont à leur comble. Il parvient à s'imposer lors de ces moments importants et ce, malgré ses 5 pieds 9 pouces et 181 livres.

Ce n'est pas pour rien qu'il inspire le respect de ses coéquipiers, ces derniers ont d'ailleurs vanté l'impact de leur coéquipier dans cet excellent article réalisé par Jean-François Chaumont :

Comme le souligne Chaumont, Marchand est parvenu à réaliser tout un fait d'armes lors de la plus récente campagne.

En effet, grâce à ses 36 buts (sa quatrième saison consécutive avec un minimum de trente filets) et ses 64 mentions d'aides, l'ailier gauche des Bruins a atteint la marque des 100 points pour la première fois de sa carrière, ce qui s'avérait être également une troisième saison d'affilée où Marchand effectuait au minimum 80 réalisations en une seule campagne.

Lors de ce même laps de temps, soit depuis la saison 2016-2017, le néo-écossais figure vraiment parmi l'élite : seulement quatre joueurs ont récolté plus de points que les 270 de Marchand : Connor McDavid (324), Nikita Kucherov (313), Sidney Crosby (278) et Patrick Kane (275).

Pourtant, bien que les Bruins ne se seraient jamais attendus à de tels exploits lorsqu'ils ont sélectionné Marchand en troisième ronde de repêchage, le 71e au total, en 2006. Il semblerait que la petite peste n'a toujours pas atteint son plein potentiel, malgré ses 31 ans qui arriveront le 11 mai prochain :

«Marchy (Marchand) continuera à atteindre de nouveaux sommets, a prédit le défenseur des Bruins Brandon Carlo. Il n'a rien d'une recrue, mais j'ai le sentiment qu'il ne cesse de s'améliorer. Il est encore plus confiant aujourd'hui. Il veut la rondelle, il veut marquer, il veut réussir le gros jeu. Il est beau à voir sur la glace, il peut tout faire. Il tombe sur les nerfs de nos rivaux, mais aussi des gardiens !»

Et disons qu'on a tendance à croire Carlo. Depuis les quatre dernières années, Marchand a amélioré de façon significative son ratio de point par match, passant d'une moyenne de 0,79 (2015-2016) à 1,27 (2018-2019), tout en notant une amélioration à chaque année.

De plus, Marchy démontre qu'il est un joueur de séries. L'an dernier, le petit attaquant polyvalent avait noirci la feuille de pointage à 17 reprises en 12 rencontres, cadence qu'il a reprise de plus bel cette année, lui qui est le meilleur pointeur de la série entre Boston et Toronto avec une récolte de neuf points (quatre buts et cinq aides) en six matchs.

Ce niveau de jeu que Marchand élève en séries éliminatoires impressionne le gardien des Bruins Tuuka Rask ainsi que l'entraîneur-chef Bruce Cassidy :

«Brad carbure à cette énergie des gros matchs, a expliqué le gardien finlandais. Il retire aussi une grande fierté de son rôle de meneur au sein de l'équipe. Il veut faire la différence. Et il trouve des façons d'y arriver.» - Rask

«C'est Brad, il est un gars tellement compétitif, a noté l'entraîneur en chef. C'est de cette façon qu'il est devenu un joueur d'élite dans la LNH. Il se bat pour chaque pouce sur la glace. Les bons joueurs ont cette capacité d'être à leur sommet lors des grandes rencontres. C'est le cas de Brad.» - Cassidy

Cependant, s'il a bien un joueur qui bénéficie du talent de Marchand, c'est bien le Québécois Patrice Bergeron. Depuis plusieurs saisons déjà, même à l'époque de Claude Julien, le numéro 63 et le 37 forment un tout au sein de la même unité qui terrorise les défensives adverses. Selon Bergeron, ce qui caractérise avant tout la personnalité de l'ancien de la LHJMQ, c'est son attitude de gagnant :

«C'est la personne qu'il est, a mentionné Bergeron. Je ne suis jamais inquiet avec lui. Je sais qu'il sera toujours là quand nous jouerons un gros match. Il fait son boulot et toujours plus. Je peux me nourrir aussi de son énergie lors des matchs importants. Je l'ai souvent dit, mais j'adore jouer avec lui.»

«Je peux donner comme exemple la Coupe du monde en 2016 à Toronto. Il avait marqué le but vainqueur en infériorité numérique avec moins de deux minutes au match. En 2011, il avait aussi connu un très grand match lors de la septième rencontre de la finale de la Coupe Stanley.»

À la lumière de ces faits, parions que les Maple Leafs de Toronto devront étroitement surveiller Brad Marchand dans le match ultime de ce soir, car s'il a bien une rencontre d'une grande importance où le joueur des Bruins va assurément se lever, c'est bien celle qui aura lieu dans quelques heures.

Statistiques de Brad Marchand en carrière :

Saison régulière - MJ: 681 / B: 262 / A: 297 / P: 559

Séries éliminatoires - MJ: 90 / B: 25 / A: 44 / P: 69

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