S'il a dû s'«exiler» au Québec, c'est uniquement parce que toutes les équipes de la ligue de hockey de l'Ontario l'avaient boudé.
Pas tellement reluisant comme début de carrière et pourtant...
Dans l'uniforme des Olympiques, il n'avait disputé qu'une seule saison, obtenant 103 points (39B, 64P) en 69 rencontres, lorsque les Flyers de Philadelphie ont décidé d'en faire leur 1er choix, 22e au total, lors du repêchage de 2006.
Cette année-là, le Canadien, qui parlait pourtant deux rangs plus tôt, ne l'avait pas réclamé, préférant plutôt sélectionner David Fischer, un défenseur qui n'a jamais disputé un seul match dans la LNH.
Quelle bourde du Bleu-Blanc-Rouge qui a ainsi laissé filer l'opportunité de mettre la main sur le gros joueur de centre qu'il tente d'aligner depuis des lunes. Quelle monumentale erreur!
Histoire de tourner le fer dans la plaie, depuis son repêchage, Giroux a disputé 785 rencontres dans l'uniforme des Flyers. Sa production offensive de 729 points, dont 228 buts, lui confère une excellente moyenne de 0,93 point/match depuis ses débuts dans la LNH.
Ces statistiques auraient probablement été plus impressionnantes s'il avait donné ses premiers coups de patin dans la ligue nationale l'année de son repêchage.
Malheureusement, en 2006-2007, il est retourné avec les Olympiques de Gatineau en plus de disputer cinq matchs avec les Phantoms de Philadelphie, club-école des Flyers en LAH.
En 2007-2008, retour une fois de plus au Québec pour une seconde saison. Cette année-là, il a cependant eu un avant-goût de la LNH puisqu'il a joué deux matchs avec les Flyers.
L'année suivante, en 2008-2009, il s'est aligné avec les Phantoms avec lesquels il a disputé 33 rencontres avant de recevoir l'appel tant attendu. Il est alors revenu dans la grande ligue pour y rester définitivement.
Depuis le début de la saison 2018-2019, il a marqué 14 buts, mais ce qui retient l'attention ce sont surtout ses mentions d'aide. En effet, hier soir, dans la victoire de 4-3 des Flyers contre les Bruins de Boston, il en a obtenu deux, ses 37e et 38e.
Celles-ci lui ont permis d'atteindre, puis de franchir, le plateau des 500 mentions d'aide en carrière. C'est un exploit qu'un seul autre joueur des Flyers a réussi dans l'histoire de la franchise. Et celui-ci n'est nul autre que le grand Bobby
Clarke. Rien de moins!
Robert Earle «Bobby» Clarke, est, en effet, une figure légendaire non seulement des Flyers, mais de toute la LNH.
Durant sa carrière, il a fièrement porté les couleurs de Philadelphie durant 15 saisons (1144 matchs) obtenant 1210 points (358B, 852P) pour une excellente moyenne de 1,06 point/match, en plus de se retrouver au cachot durant 1453 minutes.
C'est un exploit que les Flyers n'ont jamais réussi à répéter depuis la «belle» époque où les Bullies faisaient la pluie et le beau temps dans la LNH en terrorisant leurs adversaires. Que de «beaux».souvenirs!
Depuis le 15 janvier 2013, Claude Giroux, plus «pacifique» que Clarke, avec seulement 344 minutes de punitions depuis le début de sa carrière, est le capitaine des Flyers.
Maintenant qu'il l'a rejoint pour les mentions d'aide, il ne lui reste plus qu'à faire comme son prédécesseur et mener l'équipe jusqu'aux grands honneurs.
Après 43 ans d'attente, leurs partisans doivent effectivement avoir hâte de revoir la Coupe.
Malheureusement pour eux, ils devront probablement se montrer patient encore un peu puisque les Flyers, avec seulement 42 points en 47 rencontres, sont actuellement au 15e, et avant-dernier rang, de la Conférence est; seuls les Sénateurs d'Ottawa ont moins de points qu'eux.
À 14 points d'une place en séries, et surtout avec six autres clubs devant eux, l'objectif risque d'être difficile à atteindre. Il n'en demeure pas moins que l'exploit de Giroux est remarquable. Dommage qu'il ne l'ait pas accompli en portant les couleurs de la Sainte Flanelle!