Témoignage choquant dans l'affaire Hockey Canada et l'étau commence vraiment à se resserrer

PUBLICATION

Mathieu Charbonneau
7 octobre 2022 (15h49)

« Skinner dit que Hockey Canada a une excellente réputation et que le conseil d'administration ne juge pas approprié de remplacer la haute direction ».

L'actuelle présidente par intérim du conseil d'administration de Hockey Canada, Andrea Skinner, et l'ancien président Michael Brind'Amour ont été interpellés pendant deux heures ce mardi par des députés du comité fédéral du patrimoine, sur la façon dont l'organisation a traité de multiples allégations au cours des dernières décennies.

On se rappelle que Hockey Canada a fait l'objet d'un examen minutieux après que TSN a rapporté qu'une femme avait intenté une poursuite de 3,55 millions de dollars alléguant qu'elle avait été victime de plusieurs membres de l'équipe canadienne junior 2018.

Cette poursuite a été réglée par le biais d'un fonds de Hockey Canada, appelé le Fonds national d'équité, constitué grâce aux frais d'inscription des joueurs, a rapporté le Globe and Mail cet été. Le règlement a également mis fin à une enquête menée par l'organisation sur l'incident avant qu'elle ne soit terminée.

Au cours de l'été, les médias ont rapporté que Hockey Canada avait versé près de 9 millions de dollars à 21 personnes liées à des plaintes pour inconduite au cours des 33 dernières années.

Lundi, le Globe and Mail a rapporté que Hockey Canada avait créé un deuxième fonds de plusieurs millions de dollars, jusque-là non déclaré, qui devait être utilisé pour régler des affaires.

Mardi, Skinner a commencé son témoignage devant les députés en reconnaissant qu'une « culture toxique » et une « culture du silence » existent incontestablement à Hockey Canada, mais qu'elles existent également dans de nombreux autres secteurs de la société comme l'éducation, les affaires, la politique et la religion.

Elle a soutenu qu'il est contre-productif de dire qu'il s'agit d'un problème spécifique au hockey ou de faire du hockey un bouc émissaire en tant que pièce maîtresse d'une culture toxique.

Elle a également affirmé que le conseil d'administration n'était pas d'accord sur le fait qu'il fallait apporter des changements aux cadres supérieurs. Il est dans le meilleur intérêt de l'organisation et de ses participants que le leadership reste stable, a-t-elle déclaré en mentionnant que la Fédération était victime des médias.

« Skinner dit que Hockey Canada a une excellente réputation et que le conseil d'administration ne juge pas approprié de remplacer la haute direction en se basant sur ce qu'elle décrit comme une désinformation substantielle et des attaques indûment cyniques. »

Le témoignage de Skinner a évidemment choqué les députés autour de la table du comité, qui ont dit qu'ils avaient perdu confiance en Hockey Canada, que l'organisation agissait « comme Trump » avec ses attaques contre les médias et qu'elle « encourageait » une culture du silence avec concernant les victimes.

Les députés n'ont pas été les seuls à avoir été choqués, le soir même, Hockey Québec a voté une résolution afin de suspendre ses transferts de 3 $ par inscription versés habituellement à Hockey Canada.

Pire encore, en plus de voir ses membres perdre confiance, Hockey Canada voit maintenant ses principaux commanditaires quitter le navire.

Après Tim Hortons et la Banque Scotia, qui ont cessé pour cette saison leur commandite du programme de hockey masculin, TELUS, Esso, Chevrolet, Sobeys, Skip the Dishes et Canadian Tire, ont emboîté le pas, jeudi.

L'étau se resserre sur Hockey Canada, et ça s'est empiré depuis le récent témoignage choquant de Skinner. Il serait temps que les dirigeants le réalisent...

Mise à jour majeure: