La confiance mise à mal, l'équipe est méconnaissable. Après la défaite gênante aux mains des Sénateurs d'Ottawa dimanche soir, plusieurs partisans réclament la tête de Claude Julien.
Plusieurs personnalités actives sur Twitter ont évoqué cette éventualité. C'est notamment le cas du chroniqueur au 91,9 Sports, Marc-Olivier Beaudoin.
Ce dernier lance la question, est-ce qu'il se peut que les joueurs veuillent du sang neuf derrière le banc? Plusieurs joueurs doivent y avoir pensé récemment. Pourquoi cela?
Lors des sept premières parties, le Tricolore jouait de façon inspirée. À partir de cette première défaite en temps réglementaire contre les Flames de Calgary, le pilote Claude Julien a commencé à effectuer des mouvements de personnel.
Si cela peut paraître tout à fait normal dans une saison écourtée, certains joueurs réagissent mal au fait d'être laissés de côté ou encore être soumis au ballottage.
Samedi soir, le meilleur trio de la formation montréalaise fut sans aucun doute celui de Jake Evans. Le quatrième trio avait des ailes. Paul Byron et Arturri Lehkonen méritaient de rester dans l'alignement. Ils donnaient du rythme à l'équipe.
Malheureusement, le trio de Suzuki et Danault ont été invisibles. Quelques belles présences pour le trio de KK. Après une défaite de 5 à 3, Claude Julien a décidé de sortir Arturri Lehkonen de l'alignement pour insérer Corey Perry.
Certes, Corey Perry a réalisé toute une pièce de jeu sur le but égalisateur dimanche soir. Il a déculotté tour à tour Erik Gudbranson et Matt Murray. Grâce à ce jeu, le CH est reparti du Centre Canadian Tire avec un point.
Toutefois, certains attaquants sur les trois premiers trios ont été encore trop timides. Le stress est palpable. L'ensemble des décisions rend les joueurs nerveux. Il est important pour un entraîneur d'envoyer des messages aux joueurs, mais cela doit se faire au bon moment. Sans confiance, une équipe n'est rien.
À ce moment-ci, les rumeurs de congédiement pour l'entraîneur-chef du CH pourraient devenir réalité si la situation ne s'améliore pas d'ici le 1er mars prochain. Pourtant, le Tricolore présente un dossier de 9-5-3 après 17 parties. C'est loin d'être catastrophique!
Si une telle situation venait à se produire, sept entraîneurs québécois ou francophones pourraient prendre la relève. Pourquoi un entraîneur québécois? Dois-je vous rappeler l'expérience de Randy Cunneyworth?
Dans une culture hockey francophone comme au Québec, le choix d'un entraîneur-chef est névralgique pour l'adhésion des partisans. Il ne fait aucun doute que le prochain entraîneur-chef du CH devra être francophone.
1- Dominique Ducharme, entraîneur-adjoint des Canadiens de Montréal
De façon intérimaire jusqu'à la fin de la présente saison, Dominique Ducharme demeure probablement le choix numéro un pour une transition pacifique et rapide. Déjà dans l'enceinte de l'organisation, ce dernier ne serait pas obligé de passer par la quarantaine imposée de 14 jours avant de rejoindre l'équipe.
Depuis son arrivée derrière le banc de l'équipe, sa relation semble au beau fixe avec tous les joueurs. On peut l'observer durant les entraînements. De plus, il fait partie d'une nouvelle génération d'entraîneurs plus souple et accessible avec les joueurs. La communication est souvent la base pour revenir sur le droit chemin. Demandez à Pierre-Luc Dubois!
2- Bob Hartley, entraîneur-chef de l'Avangard d'Omsk (KHL)
Au coeur d'une saison en Russie, Bob Hartley ne rejoindrait pas le Tricolore cette saison, mais à la fin de la prochaine campagne advenant qu'un congédiement se fasse uniquement après la saison.
Après tout, Claude Julien coûte 5 millions de dollars annuellement, tel qu'il est prévu dans son contrat. Disons qu'on ne voudrait pas vivre l'expérience Babcock du côté de Geoff Molson. Hartley est reconnu pour diriger des jeunes joueurs et les faire progresser.
On se souviendra de son passage à Calgary. Les jeunes joueurs comme Sean Monahan et Johnny Gaudreau avaient atteint des sommets en 2014-2015, année où l'équipe s'était rendue en deuxième ronde des séries éliminatoires. Il demeure un choix de prédilection pour l'organisation.
3- Guy Boucher, analyste à RDS et ancien entraîneur-chef des Sénateurs d'Ottawa
Passionné et excellent vulgarisateur, Guy Boucher possède une certaine expérience derrière un banc de la Ligue nationale de hockey. Il parle français et il demeure un personnage attachant avec une bonne communication, des éléments importants pour le club de relations publiques qu'est le Tricolore.
Sa fougue et son ardeur au travail ont fait de lui un entraîneur-chef qui a connu du succès derrière le banc des Sénateurs d'Ottawa et du Lightning de Tampa Bay. En 2016-2017, il se trouvait à un seul but de participer à la finale de la Coupe Stanley avec les Sénateurs d'Ottawa.
Ensuite, l'équipe s'est précipitée vers une reconstruction qui aura pris plusieurs années. À deux reprises, il a atteint la finale de l'Est en six saisons dans la LNH. Il sait comment gagner. C'est déjà un sérieux avantage!
4- Patrick Roy, ancien entraîneur-chef de l'Avalanche du Colorado et actuel directeur général des Remparts de Québec
Reconnu pour ses prouesses comme gardien de but de l'organisation montréalaise, bien des amateurs de hockey rêvent de voir Patrick Roy derrière le banc de la Sainte-Flanelle. La réalité est toute autre. Fier compétiteur, Patrick Roy est un personnage plus grand que nature.
Certes, les partisans l'adoraient pour son franc-parler. La direction de l'équipe serait stressée lors de chaque point de presse. Disons que son départ du Colorado pourrait refroidir les ardeurs du CH. Une mésentente avec son directeur général Joe Sakic a mené à la fin du partenariat entre les deux hommes. Il serait surprenant de le voir avec l'équipe, mais pas impossible.
5- Pascal Vincent, entraîneur-chef du Moose du Manitoba
Sous le radar puisqu'il se trouve dans la Ligue américaine de hockey, Pascal Vincent possède une expérience intéressante avec les jeunes joueurs. Il en est à une quatrième saison avec le Moose. Il a aidé plusieurs jeunes joueurs de l'organisation à se tailler une place avec les Jets de Winnipeg.
Il connaît bien la division canadienne, puisqu'il a été entraîneur-adjoint des Jets de Winnipeg durant cinq ans. Il a aidé de jeunes joueurs comme Kyle Connor, Jack Roslovic, Tucker Poolman, Kristian Vesalainen, Mason Appleton et plusieurs autres à devenir des joueurs de la LNH. Il serait intéressant de le voir aller derrière un banc comme celui du Tricolore.
6- Benoit Groulx, entraîneur-chef du Crunch de Syracuse
Avec trois titres de champion des séries dans la LHJMQ, Benoit Groulx fait partie de cette génération d'entraîneurs à laquelle appartient les Michel Therrien, Claude Julien, Alain Vigneault et plusieurs autres. Derrière le banc du Crunch de Syracuse, Benoit Groulx a atteint la finale du trophée Calder à sa première campagne.
Il a été un pédagogue hors pair pour plusieurs jeunes joueurs de l'organisation du Lightning de Tampa Bay. Il a fait partie des succès de l'équipe lors de la dernière conquête de la Coupe Stanley. Il a dirigé des gars comme Mathieu Joseph, Anthony Cirelli, Mitchell Stephens, Yanni Gourde, etc...
Il a permis à ses jeunes joueurs d'évoluer et devenir des professionnels. Certains critiquent sa façon de diriger, mais il a obtenu du succès partout où il est passé.
7- Joël Bouchard, entraîneur-chef du Rocket de Laval
Pédagogue et passionné de l'enseignement du hockey, Joël Bouchard semble, à priori, former la relève plutôt que diriger une formation de la Ligue nationale de hockey.
À maintes reprises, il a souligné que son souhait était de former les jeunes pour les emmener jusqu'au grand club. Bouchard n'a pas eu une grande expérience dans la Ligue américaine de hockey ou encore dans la LHJMQ. Certes, il n'a pas la langue de bois.
Il ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu'il doit dire. Toutefois, son intérêt pour diriger le Tricolore est questionnable. Difficile de croire qu'un entraîneur québécois refuserait cette opportunité, mais ça pourrait être le cas.
Plusieurs autres entraîneurs québécois de grande qualité pourraient faire partie de la solution à court, moyen ou long terme. De plus, il n'est pas impossible que la situation se replace rapidement et que cette discussion devienne éphémère. Reste à voir la suite...