On n'a qu'à penser à l'offre qu'a faite l'ancien DG du Canadien, Marc Bergevin, aux Hurricanes de la Caroline pour tenter de faire l'acquisition de l'attaquant Sebastian Aho.
Il y a aussi évidemment la réplique de Don Waddell l'été dernier alors qu'il a offert un pont d'or à Jesperi Kotkaniemi, qui s'est finalement joint aux Hurricanes.
Si les offres hostiles se font plus rares de nos jours, la situation était assez différente dans les années 90.
Alors que le plafond salarial n'existait pas encore, certaines équipes bien fortunées pouvaient se permettre de dépenser à leur guise et les champions de la LNH à cette époque étaient sans aucun doute les Rangers de New York.
À l'été 1997, le directeur général des Rangers, Neil Smith, avait perdu les services de son capitaine Mark Messier, qui avait accepté une entente de trois ans avec les Canucks de Vancouver.
Pour le remplacer, Smith s'était alors tourné vers l'Avalanche du Colorado pour déposer une offre hostile à un certain Joe Sakic.
Alors âgé de 28 ans, Sakic était au sommet de son art et pour s'assurer de ses services, le DG des Rangers lui avait offert un contrat de trois pour 21 millions de dollars, incluant un boni de 15 millions de dollars à la signature.
Ce qui voulait dire que pour la saison 1997-1998, le salaire du numéro 19 était établi à 17 millions de dollars, une somme astronomique à l'époque.
Comme Sakic était agent libre avec compensation, le DG de l'Avalanche, Pierre Lacroix, avait sept jours pour égaler l'offre.
Cependant, l'Avalanche, qui s'était établie au Colorado depuis deux ans, ne roulait pas sur l'or et selon certains documents de l'époque, les propriétaires de l'équipe n'avaient pas les fonds nécessaires pour conserver les services de Sakic.
Ce n'est nul autre qu'Indiana Jones lui-même qui a en quelque sorte sauver l'Avalanche.
OK, mais qu'est-ce qu'Indiana Jones vient faire dans cette histoire reliée au hockey?
C'est qu'au même moment où l'Avalanche devait réagir rapidement pour égaler l'offre des Rangers, le film Air Force One, qui mettait en vedette Harrison Ford, prenait l'affiche au cinéma, où il incarnait le président des États-Unis qui devait combattre des terroristes ayant pris le contrôle du célèbre avion présidentiel.
Ce film fut un énorme succès au box-office, alors qu'il avait engendré des recettes de 110 millions de dollars en seulement trois semaines.
Mais quel est le lien avec Joe Sakic et l'Avalanche?
C'est qu'à l'époque, les propriétaires de l'Avalanche possédaient aussi des parts dans la compagnie de cinéma derrière Air Force One et disons qu'avec les profits que le film a faits, Pierre Lacroix a pu égaler l'offre des Rangers et conserver les services de son capitaine.
Le reste fait maintenant partie de l'histoire. Quatre ans plus tard, Sakic soulevait sa deuxième Coupe Stanley avec l'Avalanche et il a terminé sa glorieuse carrière au Colorado.
Pendant ce temps à New York, les Rangers ont amorcé une séquence désastreuse où l'équipe a raté les séries lors des sept saisons suivantes, malgré le fait que les Rangers étaient l'une des équipes les plus riches de la LNH.
Il est intéressant de constater qu'avec un peu de recul, ce fut la bonne décision de la part de Pierre Lacroix d'égaler l'offre, même si à l'époque, il aurait pu recevoir cinq choix de première ronde s'il avait laissé filer Sakic avec les Rangers.
Au final, la direction de l'Avalanche avait pris la bonne décision, mais seulement d'imaginer Sakic dans un autre uniforme me paraît un peu étrange.
SONDAGE | ||
Croyez-vous que l'Avalanche aurait remporté la Coupe Stanley en 2001 sans Joe Sakic au sein de l'équipe? | ||
oui | 112 | 16.5 % |
non | 566 | 83.5 % |
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