Si certains se demandent ce qu'il peut bien faire, aujourd'hui on a la réponse.
Il regarde en direct les données qu'il arrive à collecter sur les joueurs présents lors de l'entraînement.
Depuis 2016, grâce à Catapult, une société australienne de collecte de données, Allard et son équipe peuvent aider Claude Julien dans son analyse individuelle et dans sa gestion des joueurs blessés.
Cette technologie, installée dans les épaulettes, permet de compiler entre autres la production d'énergie et l'accélération.
Présentement, ce qu'on appelle « la science du sport » en est à ses premiers balbutiements et pourrait prendre, dans un avenir rapproché, une place importante au sein des organisations professionnelles sportives.
Actuellement, les données accessibles permettent quand même de dresser un portrait des athlètes. Il y a quelques jours, nous avons fait une analyse du déclin de P.K. Subban grâce à des chiffres compilés par Sportlogiq.
Pierre Allard a donné un séminaire en ligne gratuit hier sur le site Catapult dans lequel il a expliqué l'utilité de cette technologie.
Il a mentionné que puisque presque tous les athlètes sont amochés à un certain point durant la saison, l'utilisation des données pour les aider est vraiment utile.
Un joueur veut toujours revenir au jeu, même s'il ne se sent pas à 100 %. Oui, bien sûr, l'accord du médecin est important, mais ensuite, une autre question se pose : le joueur sera t-il en mesure d'offrir une bonne performance sous les feux de la rampe?
Les chiffres compilés permettent à Allard d'enlever un peu le côté émotif de la conversation avec les joueurs.
Il peut ainsi comparer leur niveau de performance à celui d'avant la blessure et les joueurs peuvent « juger de manière plus réaliste » s'ils sont prêts à revenir au jeu.
Les arrêts/départs, les fortes accélérations, les virages serrés, la charge de travail sur la glace, le temps qu'un joueur peut maintenir une accélération et une vitesse de pointe maximale et la vitesse maximale sont notamment les données que Pierre Allard utilise pour évaluer, de son point de vue, si un joueur est prêt à revenir au jeu.
Les joueurs en sont conscients et veulent montrer au personnel du directeur des sciences du sport qu'ils sont en mesure de jouer des matchs. Un exemple assez cocasse a été illustré par Allard durant son séminaire en ligne.
En 2018, lorsque Shea Weber voulait revenir au jeu suite à son opération, pour montrer qu'il était fin prêt, il s'est amusé à plaquer Patrick Delisle-Houde, préparateur physique de l'équipe, solidement.
Ensuite, Allard a mentionné que les décisions d'accorder plus de jours de repos et de raccourcir les entraînements ont été approuvées par les entraîneurs grâce à la technologie développée par Catapult.
En effet, selon les données recueillies, dans une pratique, un joueur dépense 34 % de l'énergie déployée dans un match. Incroyable mais vrai, si un joueur participait à tous les entraînements matinaux les jours de matchs, c'est comme s'il jouait 12 matchs de plus.
Pour ce qui est des entraînements plus courts, les données montrent qu'un athlète est plus efficace lors des rencontres avec des entraînements plus courts mais avec un rythme qui s'approche de celui d'un soir de match.
Il a terminé en mentionnant qu'il ne sait pas quelle sera la prochaine étape dans l'analyse des joueurs, mais qu'il y a des indices.
On sait que des puces électroniques seront mises dans les rondelles dans un avenir rapproché, ce qui permettra sans doute à Pierre Allard et son équipe de décortiquer d'autres facettes de jeu des joueurs.
Cette nouvelle technologie ne cesse de nous surprendre et nous permet de réaliser à quel point certains petits détails peuvent s'avérer cruciaux dans le développement d'un athlète.
Encore une fois, ce ne sont que des chiffres, il ne faut jamais l'oublier...
Crédits Athlétique :
Comment le Canadien récolte les données pour aider ses blessés à revenir au jeu