12 jours plus tard, les Jets de Winnipeg ont été balayés par la Sainte-Flanelle.
Que s'est-il passé pour que cette équipe qui semblait destinée aux terrains de golf se retrousse les manches et se retrouve à quatre victoires d'une finale de la Coupe Stanley?
La réponse n'est connue que par les joueurs et l'organisation. Le sentiment d'urgence? Assurément. Le discours de Staal et de Perry? Fort probablement. Cependant, de l'extérieur, deux facettes du CH ont complètement changé.
La première est l'échec avant. Lors des quatre premiers matchs de la série contre les rivaux torontois, le Canadien jouait avec beaucoup trop de respect pour la vitesse d'exécution adverse.
Les joueurs des Maple Leafs avaient le champ libre pour sortir de la zone défensive et créer beaucoup d'occasions 200 pieds plus loin.
À première vue, la stratégie ne semblait pas mauvaise, car la défensive du CH n'avait pas la rapidité nécessaire pour trop se commettre en zone adverse et l'équipe pouvait profiter des contre-attaques.
Cependant, cette voie ne fonctionnait pas, car tout se jouait au niveau du talent et Toronto avait largement l'avantage.
Au début du match numéro 5, tout a changé. Le respect de la vitesse d'exécution des Maple Leafs s'est arrêté et le Tricolore a appliqué énormément de pression sur la défensive adverse.
Cette stratégie a fonctionné trois fois plutôt qu'une. Kotkaniemi et Joel Armia ont inscrit trois buts près du gardien de but suite à une forte pression appliquée profondément en territoire adverse.
Depuis ce jour, l'échec avant est devenu le pain et le beurre de l'offensive montréalaise et les buts s'accumulent.
La beauté dans tout cela est que le Canadien n'a pas à appliquer de la pression pendant 60 minutes. Il inscrit le ou les premiers buts et s'installe aux commandes.
Par la suite, la formation de Dominique Ducharme utilise une de ses grandes forces, le jeu défensif en territoire central, pour conclure les rencontres.
La deuxième différence est la formation d'une équipe tissée serrée. Lors des quatre premiers matchs, on notait plusieurs jeux individuels pour se sortir d'embarras et des gestes égoïstes.
Lors du deuxième match notamment, alors que sa formation accusait un retard de deux buts en troisième période, Shea Weber a écopé d'une pénalité qui a été fatale pour la suite des choses.
À partir du cinquième match, c'est une nouvelle dynamique qui s'est installée. On a senti que ce n'étaient plus 20 joueurs qui portaient le même uniforme, mais bien une équipe qui allait au combat soir après soir.
La formation de Ducharme a crû en elle et au plan de match, et deux semaines plus tard, voilà Montréal en demi-finale de la coupe Stanley. Le parfait exemple de ce renversement de situation est survenu lors des matchs 5 et 6 contre Toronto.
Les Maple Leafs ont effacé respectivement un retard de 0-3 et de 0-2 pour forcer la prolongation. Pourtant, le Tricolore n'a pas cessé d'y croire, et résultat il a marqué les deux buts décisifs.
Ces deux éléments devront assurément être au rendez-vous dans la série Montréal-Vegas qui s'amorce demain. Les batailles à un contre un seront cruciales, tout autant que l'échec avant.
Il y aura assurément de l'adversité, mais si c'est une équipe qui se présente sur la patinoire, elle pourra y faire face et, qui sait, se rendre jusqu'à la grande finale.